« Ces critères ne sont pas remis en cause » précise l’avis 107 du Comité Consultatif National d’Ethique (CCNE). « Le comité a tenu à rappeler qu’il ne faut pas dissocier la recevabilité d’une demande et les conséquences d’une éventuelle interruption médicale de grossesse » a souligné le Dr Dominique Stoppa-Lyonnet (rapporteur de l’avis). « Cela limite les dérives annoncées par certains ». Ainsi, le DPI n’est pas applicable à la FIV classique ni à la possibilité de choisir le sexe de l’enfant. Il n’y a pas de liste limitative de maladies car elle serait susceptible de devenir normative et stigmatisante. Désormais, il est possible si le couple le souhaite de faire une recherche de trisomie 21 dans la mesure où ce dépistage concerne l’ensemble des femmes enceintes et qu’il est logique de le proposer simultanément à l’analyse génétique. Il reste néanmoins beaucoup d’incertitudes sur des marqueurs génétiques non validés dont les résultats peuvent mener à des interruptions de grossesse inappropriées. A ce titre, l’offre des tests sur Internet pose des problèmes éthiques restant à résoudre.
Temps de réflexion
En ce qui concerne les maladies à révélation tardive telles que certaines affections neurodégénératives ou les cancers familiaux, il faut apprécier la gravité de la situation au cas par cas et prendre en compte la souffrance du couple. Trois notions sont déterminantes dans la qualité de l’information ; la pluralité, la neutralité et le temps de réflexion, « gage de liberté des couples ». Quant au diagnostic prénatal (DPN), « le fait que le DPN puisse déboucher sur une interruption tardive de la grossesse pose des questions plus aiguës que dans le cas du DPI qui concerne un embryon ex utero de quelques cellules » a expliqué Pierre Le Coz (philosophe, rapporteur)). Il a précisé qu’ « il n’y a pas à parler d’eugénisme si le couple reçoit une information équitable et loyale ».
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