En plus de leur lourd handicap, les trisomiques 21 déclarent, dans un certain nombre de cas, une maladie d'Alzheimer. Ces sujets, doublement atteints, ne représentent qu'une partie de tous ceux qui, dès 40 ans, portent les stigmates histologiques de la démence. De fait, des plaques amyloïdes existent chez la grande majorité des trisomiques quadragénaires.
La cause de ces dépôts vient d'être élucidée par une équipe londonienne. Le responsable s'appelle myo-inositol. Declan Murphy et coll. ont constaté des taux anormalement élevés de cette molécule dans l'hippocampe de patients. Le myo-inositol est connu pour favoriser la formation de plaques amyloïdes. Il est, chez les sujets étudiés, associé à un déclin intellectuel.
L'un des gènes du chromosome 21, expliquent les chercheurs, code pour un transporteur qui « pompe » le myo-inositol au niveau cérébral. La trisomie apporte donc une copie supplémentaire de ce gène et, en conséquence, des taux excessifs da la molécule dans l'hippocampe.
Ce travail n'aurait d'intérêt que scientifique s'il ne prêtait à une réflexion thérapeutique. L'équipe va mettre en place de nouvelles études visant à réduire le taux cérébral de myo-inositol, dans l'espoir d'offrir un traitement du trouble cognitif surajouté.
« Archives of General Psychiatry », vol. 63, n° 12, décembre 2005.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature