TROISIEME CANCER en termes d’incidence et 6e cancer en termes de mortalité, à l’échelon mondial, le cancer de la prostate est en augmentation régulière. En Europe, 238 000 hommes (15,5 % des cancers diagnostiqués chez l’homme) ont fait l’objet d’un diagnostic de cancer de la prostate en 2005 et, la même année, 85 000 en sont décédés.
Le traitement actuel du cancer métastatique de la prostate repose sur le traitement hormonal qui va bloquer les hormones androgènes, telles que la testostérone, qui stimule la croissance des cellules cancéreuses. Cependant, les effets de ce traitement hormonal ne durent généralement qu’entre 24 et 36 mois, au bout desquels les patients peuvent devenir résistants aux traitements hormonaux et candidats alors à une chimiothérapie.
Taxotere (docétaxel), solution concentrée à diluer pour injection, est un agent anticancéreux de la famille des taxoïdes, dérivé des aiguilles de l’if européen (Taxus baccata). Il inhibe la division cellulaire en désorganisant le réseau intracellulaire des microtubules qui s’assemblent et se dissocient durant le cycle cellulaire. En inhibant l’activité structurelle des microtubules, qui jouent un rôle important pendant la croissance et la réplication cellulaire, le traitement par Taxotere bloque un aspect essentiel du cycle de réplication de certaines cellules cancéreuses et entraîne leur mort. Mis sur le marché en novembre 1995 en Europe, Taxotere est à présent disponible dans plus de cent pays.
Cancers hormonorésistants.
Depuis novembre 2004, Taxotere est désormais autorisé, en association à la prednisone, dans le traitement des cancers métastatiques de la prostate hormonorésistants.
Taxotere, en association avec la prednisone de la prednisolone, est le premier médicament chimiothérapeutique à avoir montré un bénéfice significatif en termes de survie chez les patients atteints d’un cancer de la prostate hormonorésistant métastatique et à avoir amélioré significativement à la fois la survie globale et la qualité de vie des patients.
Dans un essai clinique de grande envergure (Tannock I.-F., de Wit R. et al. « N Engl J Med », 2004), l’association Taxotere et prednisone a été comparée à un traitement standard associant la mitoxantrone et la prednisone chez des patients atteints de cancer de la prostate hormonorésistant. Les patients ont été divisés de manière aléatoire en trois groupes : un groupe a été traité par chimiothérapie standard à base de mitoxantrone et les deux autres groupes par docétaxel, soit toutes les trois semaines, soit une fois par semaine. Les patients des trois groupes ont reçu de faibles doses de prednisone.
Réduction de 24 % des risques de mortalité.
Après comparaison des trois groupes, les résultats ont permis de montrer que l’administration de docétaxel toutes les trois semaines réduit les risques de mortalité de 24 % et permet une survie médiane significativement prolongée de 18,9 mois, contre 16,5 mois (p = 0,009) pour les patients traités par mitoxantrone.
Dans le cadre de la même étude, les patients traités par docétaxel et prednisone ont terminé une moyenne de 9,5 cycles contre 5 cycles de traitement pour les sujets traités par mitoxantrone. Par ailleurs, le traitement associant docétaxel et prednisone toutes les trois semaines s’est soldé par des taux améliorés de réponse au titre de la douleur, du taux sérique de PSA et de la qualité de vie, par rapport au traitement par mitoxantrone plus prednisone. Le docétaxel a permis d’enregistrer une amélioration de 59 % du taux de réponse à la douleur par rapport à la mitoxantrone. Quarante pour cent des sujets traités par docétaxel plus prednisone toutes les trois semaines ont présenté une diminution de 50 % du taux sérique de PSA, contre 32 % pour les patients traités par mitoxantrone (p < 0,001). Le docétaxel a également permis d’enregistrer des scores de douleur et de qualité de vie, tels que le confort physique, les fonctions intestinales et urogénitales, la perte de poids et l’appétit.
Comme pour tous les agents cytotoxiques, le docétaxel peut entraîner des effets secondaires. Ils sont globalement prévisibles et peuvent être pris en charge grâce à des traitements prophylactiques ; ils se dissipent à la fin de chaque cycle de traitement. Chez les patients dont la fonction hépatique est normale, les effets secondaires les plus fréquents sont : la neutropénie, l’anémie, la fatigue, la diarrhée et l’inflammation des muqueuses buccales et laryngées.
Conférence de presse organisée par sanofi-aventis, dans le cadre du 21e Congrès annuel de l’Association européenne d’urologie (EAU), à laquelle participaient : les Drs S. Jarvis (Royaume-Uni), J. Anderson (Royaume-Uni), R. de Witt (Pays-Bas) et C. Hiley (Royaume-Uni), ainsi que Mme S. Rushbrooke (Royaume-Uni).
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