Invité du « Café Nile » à Paris, Jean-Yves Robin, directeur de l’Agence des systèmes d’information partagés de santé (ASIP-Santé), est revenu sur les ratages du DMP, et sur les critiques récurrentes qui accompagnent ce chantier. « Faire le diagnostic des difficultés du DMP, ce n’est faire ni le diagnostic d’un échec, ni l’autopsie d’un projet », a-t-il résumé.
Jean-Yves Robin a brossé un historique rapide. « En 2009, l’ASIP-Santé a relancé le DMP. En 2010, elle l’a livré sur le plan technique. À partir de 2011, elle a commencé à le déployer... et on a arrêté de le déployer à la fin de 2011. C’est cela le constat ! »
Jean-Yves Robin fait ici référence au difficile budget de fonctionnement de l’ASIP, plombé par la baisse du financement du fonds d’intervention pour la qualité et la coordination des soins (FIQCS), qui a porté un coup au pilotage du déploiement du DMP.
355 000 dossiers
Un appel à projet de déploiement en région avait dû être annulé pour ces raisons. Dans son rapport sur le DMP de 2012, la Cour des comptes regrettait « la réduction des moyens dévolus (au DMP), alors même que son déploiement maintes fois reporté débutait enfin ». Résultat, seulement 355 059 dossiers avaient été créés au 30 juin 2013.
À l’ASIP, au-delà de ces problèmes cruciaux de financement, on précise que le DMP « est en attente d’une orientation politique pour aller plus loin ». Difficile d’être plus clair sur le défaut de pilotage stratégique.
En novembre 2012, Marisol Touraine ruait dans les brancards, pointant les faiblesses du dispositif et de la gouvernance. Elle plaidait alors pour un DMP de 2e génération, recentré sur le parcours de soins des personnes âgées et les maladies chroniques. Mais depuis, pas grand-chose. « Nous attendons des instructions depuis novembre, indique-t-on dans l’entourage de Jean-Yves Robin. L’ASIP-Santé est un simple opérateur de l’État, sans orientation politique claire, ce n’est pas facile d’avancer. »
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