L'ASSUREUR SHAM (Société hospitalière d'assurances mutuelles) a centré ses entretiens annuels sur la gestion des risques médicaux. L'occasion de faire le point sur la réglementation en place et de constater que la toute nouvelle accréditation des médecins ne fait pas encore l'unanimité. Les spécialistes conviés à la table ronde ont exprimé des réserves. Surtout les hospitaliers, qui peinent à y trouver un intérêt.
Le Dr Jacques Caton, chirurgien orthopédique libéral, l'admet volontiers : «Dans le privé, les médecins y ont un intérêt financier. Ça va marcher, car c'est un accord gagnant-gagnant.» Le praticien hospitalier Francis Fellinger semble plus sceptique, lorsqu'il affirme que les médecins ont «un peu de mal à y voir clair parmi l'évaluation des pratiques professionnelles, l'accréditation, l'évaluation des compétences et la FMC». L'existence de multiples circuits de déclaration pour les événements indésirables – HAS, Afssaps, Invs, organismes agréés – embrouille les esprits et n'incite pas les médecins à s'engager massivement dans la gestion des risques, a pour sa part observé le Dr Benoît Guimbaud, directeur médical de Sham. S'en prenant à «la complexité du système», le Dr Guimbaud a souligné une autre limite de l'accréditation : «Le fait de signaler un risque n'a jamais réduit ce risque. Ce qu'il faut, c'est mettre en place des actions de correction.» La représentante de la Haute Autorité de santé (HAS), Frédérique Pothier, a tenté de mobiliser les troupes en insistant sur les bénéfices de l'accréditation, tout en reconnaissant les limites du système : «C'est vrai que le financement est imparfait, il ne concerne que les médecins libéraux. (…) Mais il faut comprendre que la plupart des accidents médicaux sont précédés par des incidents évitables qui n'ont pas été corrigés. (…) C'est pourquoi tous les médecins ont un intérêt à se servir de la base de données de retour d'expériences», a-t-elle fait valoir.
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