Le diable au corps

CERTAINS VÉHICULES n'ont nul besoin de campagnes de publicité. Il leur suffit d'apparaître. Et la magie opère. La 911 appartient à cette confrérie dont les membres se comptent sur les doigts d'une main.

Depuis 1963, Porsche cultive le mythe 911 par petites touches. Sans offenser l'histoire. Le client Porsche s'accommode mal du clinquant. Il est perfectionniste, il aime les belles voitures et la performance. Comme une femme les beaux bijoux.

Sur les 720 000 911 vendues depuis 1963, deux tiers roulent encore ! Des chiffres révélateurs. Le talent et la passion en héritage. Ce slogan va comme un gant à la nouvelle 911. Nouvelle ? Cela ne saute pas aux yeux quand on liste les modifications de style.

Le design reste épuré. Tradition oblige. Le cuir et les surpiqûres, les inserts d'alu, le dessin des sièges, le traitement graphique des cadrans, le nouveau volant attestent d'une qualité jamais prise en défaut.

C'est en fait la face cachée de cette 911 qui présente le plus d'intérêt. La généralisation de l'injection directe essence et la boîte PDK à double embrayage constituent l'épicentre du « séisme ». Au cahier des charges figuraient la réduction de la consommation, du poids du moteur, l'augmentation du couple et de la puissance. Objectifs largement atteints puisque le moteur de la 911 perd cinq kilos, permet de gagner une seconde sur le 0 à 100 pendant que le CO2 et la consommation diminuent de 15 et 12 %.

La boîte PDK (Porsche Doppelkupplung) participe à ces améliorations. Son incroyable efficacité se caractérise par des reprises absolument foudroyantes. Notamment en mode Sport et Sport Plus. Aucun temps mort. Ça passe comme dans du beurre ! Le bruit rauque émis par la cavalerie décuple le plaisir du pilote et du passager.

Utilisé pour la première fois sur la 956 de compétition, la boîte double embrayage annihile toute rupture de couple. La boîte Tiptronic S a vécu. Comme sans doute la boîte mécanique, si l'on en croit les bulletins de commande. Elle est en réalité davantage conçue pour les purs et durs, fans de la GT3.

À cette artillerie lourde, Porsche ajoute en série ou en option quelques ingrédients de belle facture comme le châssis sport (moins 2 cm), le contrôle des pneumatiques amélioré, l'assistance au démarrage en côte, l'éclairage en courbe, un système de freinage plus efficace, des sièges confort ventilés.

Porsche n'a pas fini d'étonner. La marque allemande qui respire la santé financièrement étudie un moteur hybride capable de fonctionner à 110 km/h en mode électrique. Lancement prévu en 2010 sur la Panamera. Le diesel ? Officiellement, c'est toujours non. Mais il ne faut jamais dire jamais…