C’est une première dont se serait certainement bien passée la Haute Autorité de santé. Par une décision en date du 27 avril, le Conseil d'État vient de contraindre l’Agence à retirer sa recommandation
de 2006 sur le traitement du diabète de type 2, faute d’avoir pu fournir l’intégralité des déclarations d’intérêts de quatre des experts consultés. Exit donc depuis lundi les 45 pages de recommandations, leur argumentaire et leur synthèse.
Cet événement qui fait suite à un recours déposé en 2009 par le Formindep* relance une nouvelle fois le débat sur les conflits d’intérêts des experts (lire ci-dessous). Plus prosaïquement, cette décision amène aussi à s’interroger sur ses conséquences potentielles sur la prise en charge des patients diabétiques, même si comme le souligne le Pr Jean-Luc Harousseau, la décision du Conseil d’État concerne « plus la forme que le fond ». « À la réserve près qu’il nous manque quatre déclarations d’intérêt public, je ne pense pas que cela remette en cause le contenu scientifique de cette recommandation à l’époque de sa rédaction », indique le tout nouveau président de la HAS.
De nouvelles guidelines en 2012
Pour autant les prochaines recommandations sur le diabète de type 2 promises par la Haute Autorité de santé début 2012 devraient être sensiblement différentes des précédentes tant sur les objectifs glycémiques que sur les stratégies thérapeutiques. En effet, cette évolution des recommandations est engagée depuis plusieurs mois, du fait de l’avancée récente des connaissances scientifiques dans le domaine du diabète. En réalité, le Conseil d’État vient donc tout simplement d’euthanasier une recommandation vouée à une mort naturelle imminente.
En attendant les nouvelles guidelines, « les médecins peuvent se référer au guide ALD sur le diabète de type 2 qui reprend en partie cette recommandation, mais y associe d’autres recommandations, notamment internationales?», indique le Pr Harousseau.
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