MALGRÉ la possibilité de suivi précis grâce à un simple dosage trimestriel de l'hémoglobine glyquée (HbA1c), le diabète reste mal contrôlé en Europe. En France, de 34 à 46 % des patients traités par antidiabétiques oraux ont un taux d'HbA1c supérieur à 8 %, alors que le seuil à ne pas dépasser, recommandé par la HAS, est de 6,5 %. Les patients insuffisamment contrôlés ont un risque augmenté de décès (l'espérance de vie est diminuée d'une dizaine d'années) et de complications.
Le diabète serait responsable chaque année de 500 à 1 000 cécités, 8 500 amputations, 30 000 infarctus du myocarde, de 10 0000 à 15 000 AVC et 2 300 dialyses.
L'enquête Choose Control conduite dans cinq pays européens, en partenariat avec l'International Diabetes Federation, l'Association française des diabétiques et le soutien de Lilly, portait sur 787 patients diabétiques de type 2 traités exclusivement par hypoglycémiants oraux et présentant un taux d'HbA1c supérieur aux recommandations.
En France, il s'agissait de 150 patients (77 femmes et 73 hommes). Les résultats montrent qu'il existe toujours une grande différence entre la théorie et la réalité. En raison de la faible connaissance par les malades de l'importance du contrôle de la glycémie et de l'objectif du traitement, ils vivent avec un sentiment de fausse sécurité pendant la période sournoise de la maladie, car elle est asymptomatique, jusqu'au stade des complications.
En effet, seulement 60 % d'entre eux ont entendu parler de la mesure de l'HbA1c ; un tiers ne se souvient pas du chiffre obtenu ; très peu de patients connaissent le seuil à ne pas dépasser (13 % en France, 14 % au Royaume-Uni, 3 % en Italie). De même, ils sont 83 % à ne pas être conscients du mauvais contrôle de leur glycémie : pour 39 % de patients, leur taux d'HbA1c est «bon» et, pour 44 %, il est «un peu élevé».
Minimise le risque de complications.
Les trois quarts des patients pensent que leur diabète est bien contrôlé, un sur deux minimise le risque de complications, quatre patients sur dix ne se soucient pas des conséquences potentielles à long terme du mauvais contrôle glycémique.
Bien que 81 % déclarent vouloir s'impliquer dans le traitement et le contrôle de leur maladie, seulement 39 % ont maigri depuis le diagnostic et seulement un tiers pensent faire assez d'exercice physique par rapport aux recommandations du médecin. Quant à l'indispensable régime hypocalorique équilibré, dans 89 % des cas, il est mentionné comme le principal impact négatif du diabète (l'impossibilité de manger et de boire ce qu'on veut).
Enfin, 68 % des patients (36 % en France) se déclarent inquiets à la perspective d'un passage à l'insuline, perçu comme une restriction de liberté (l'obligation de l'injection). Seulement 39 % admettent qu'elle offre un meilleur contrôle de la glycémie et améliore l'espérance de vie. En somme, les avantages de l'insuline sont sous-estimés et les inconvénients, trop redoutés par les patients, bien qu'aujourd'hui l'injection soit devenue un geste plus facile.
Des efforts visant à l'information et à l'éducation thérapeutique des patients diabétiques doivent être donc renforcés pour qu'ils apprennent à anticiper et à se projeter dans l'avenir, en sachant que l'efficacité des traitements antidiabétiques oraux a des limites.
Conférence de presse organisée par l'AFD et les Laboratoires Lilly dans le cadre du MEDEC 2007.
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