CES TRENTE dernières années, on a vu augmenter le taux de césariennes. L'Amérique latine est probablement la région du monde dans laquelle ce taux est le plus élevé : entre 25 et 30 %. Cela, contre 20 % au Royaume-Uni et 15 % selon les objectifs recommandés par l'OMS.
Une équipe (Latin American Caesarean Section Study Group) a voulu tester l'hypothèse selon laquelle un deuxième avis obstétrical pourrait réduire de 25 % le nombre de césariennes. Une étude a donc été mise en place ; ont participé 36 hôpitaux d'Argentine (18), du Brésil (8), de Cuba (4), du Guatemala (4) et du Mexique (4) ; au hasard, ces centres étaient assignés soit au groupe deuxième avis, soit au groupe contrôle. Un hôpital ayant fermé après randomisation, il a été exclu ainsi que son homologue contrôle. L'étude a donc porté sur 34 centres, ce qui représente 149 276 femmes.
Mortalité et morbidité inchangées.
Résultat : la politique de deuxième avis était associée à une petite, mais significative, réduction du taux de césarienne, de 7,3 %. Cette réduction a été observée dans 13 paires d'hôpitaux sur 17.
En termes de mortalité maternelle et périnatale et d'indicateurs de morbidité, les résultats étaient les mêmes dans les deux groupes.
Pendant la période considérée, il y a eu un total de 9 019 césariennes, dont 8 583 non urgentes ; il y a eu 7 518 deuxième avis (88 % des cas non urgents).
« Nous avons montré qu'une politique de deuxième avis avant césarienne est associée à une petite réduction globale du taux de césariennes. Toutes les mille naissances, dans un hôpital qui applique cette politique de deuxième avis, vingt césariennes ont été évitées, sans que cela affecte la morbidité maternelle ou périnatale ou la satisfaction maternelle », indiquent les auteurs.
La réduction de 25 % qui était souhaitée n'a pas été atteinte ; une explication probable, estiment les auteurs, est que l'intervention n'était pas assez puissante pour modifier l'attitude du praticien par rapport aux indications des césariennes.
« The Lancet » du 12 juin 2004, pp. 1934-1840 et 1921-1922.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature