Minorité
Lorsque l'on aborde le traitement chirurgical proprement dit de l'épicondylalgie, il faut tout d'abord reconnaître qu'un geste opératoire n'est proposé qu'à une faible minorité de patients souffrant d'épicondylalgie.
Ne deviennent candidats à la chirurgie que les épicondylalgies rebelles, résistantes, ayant épuisé les ressources du traitement conservateur : changement d'équipement sportif ou d'outillage, correction de la technique d'entraînement ou du poste de travail, usage d'une contention ajustée d'avant-bras proximal, immobilisation provisoire, physiothérapie locale ou infiltration.
Une très grande majorité de ces patients opérés obtient un résultat favorable de la chirurgie ; mais quelques rares patients sont insuffisamment soulagés par l'intervention. Le choix de la technique finalement adoptée est quelquefois en cause, mais l'individualisation d'un déterminisme pathologique spécifique, lorsqu'elle est possible, améliore considérablement les chances de succès du geste chirurgical.
L'alternative, plus maximaliste, serait d'effectuer un geste chirurgical moins ciblé, c'est-à-dire réalisant à la fois une désinsertion des épicondyliens (pour éradiquer l'entésopathie), une exposition-neurolyse de la branche postérieure du nerf radial (à visée neuro-décompressive) et une arthrotomie du compartiment externe (à visée de débridement chondropathique).
Enfin, l'introduction récente de l'arthroscopie du coude offre également des perspectives chirurgicales susceptibles de résoudre, dans certains cas, les différentes composantes de cette problématique lésionnelle complexe.
Résultats
En matière d'épicondylalgie, bien que solution de dernier recours, l'option chirurgicale (complétée d'une immobilisation postopératoire transitoire) aboutit à un résultat satisfaisant chez la plupart des patients. Les résultats rapportés en fonction de la ou des techniques sélectionnées ne sont pas toujours simples à comparer de façon objective. Ils sont néanmoins, en majorité, des succès. Dans ce syndrome de surmenage mécanique, il apparaît en fait que le terrain de survenue de cette condition pathologique influence beaucoup plus le bénéfice obtenu de la chirurgie que la technique chirurgicale spécifiquement sélectionnée. C'est-à-dire, par exemple, que l'intervention chez le sportif motivé est beaucoup plus souvent couronnée de succès que chez le travailleur manuel surmené à tendance sinistrosique. L'analyse symptomatique et la technique particulière finalement utilisée réclameront d'autant plus de rigueur de sélection que la perspective pronostique liée au terrain sera aléatoire.
Au total
La confrontation des expériences chirurgicales utilisées pour traiter l'épicondylalgie a conduit à une meilleure compréhension de cette pathologie. Cette clarification a ouvert la voie à des indications thérapeutiques mieux posées au plus grand bénéfice des patients souffrant de cette atteinte invalidante de leur membre supérieur.
(1) Lire « Le Quotidien » du 1er mars.
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