LES 5 000 PRATICIENS qui exercent à temps partiel dans les hôpitaux ont entamé il y a un an des discussions avec le ministère de la Santé pour tenter d’obtenir une équité de traitement avec les PH à temps plein, que ce soit au plan de la retraite, de la rémunération ou des droits à la FMC.
Sur le principe, nulle opposition de fond. Mais les négociations butent sur la question du financement : l’harmonisation statutaire entre les PH temps plein et temps partiel coûterait environ 50 millions d’euros par an, d’après Bercy. Le ministère de la Santé répète depuis des mois qu’il n’a pas les fonds. Déçus par cette réponse, les PH à temps partiel se sont alors tournés vers le Parlement. L’une de leurs porte-parole nationales, le Dr Geneviève Glikmanas, s’est lancée dans un intense lobbying auprès de députés et sénateurs de tous bords, pour faire valoir leur cause. L’opération s’est révélée payante : plusieurs parlementaires ont relayé auprès de Xavier Bertrand le message, lui demandant d’accéder aux revendications des PH à temps partiel.
Un amendement a été déposé en ce sens par le député UDF Jean-Luc Préel, dans le cadre du Plfss 2007. Amendement retoqué avant son examen en séance à l’Assemblée, au motif qu’il coûtera de l’argent aux contribuables. Nouvelle tentative au Sénat : cinq sénateurs ont repris le même amendement, qui prévoit de «réparer ces injustices». Le dénouement est imminent : c’est aujourd’hui ou demain que l’amendement en question sera examiné en séance publique. La dernière chance, pour les PH à temps partiel : «On garde l’espoir que les sénateurs arriveront à convaincre le gouvernement de dégager une enveloppe pour nous», explique le Dr Isabelle Gros, qui préside l’Intersyndicat national des PH à temps partiel.
Mais l’heure n’est pas à l’optimisme, car les chances d’aboutir sont minces. L’un des cinq sénateurs ayant déposé l’amendement en question, Catherine Procaccia (UMP, Val-de-Marne), l’avoue elle-même : «L’avis du gouvernement risque fort d’être négatif, car nous n’avons pas le droit d’augmenter les dépenses de la Sécurité sociale. Nous attendons la réponse deXavier Bertrand, qui devra s’expliquer en séance.» Néanmoins, la sénatrice ne considère pas la cause comme perdue : «Même quand un amendement est retoqué, cela fait parfois avancer le dossier», explique la sénatrice, qui affiche son plein soutien aux PH temps partiel : «Leurs revendications sont de bon sens. Ces médecins facilitent le fonctionnement des services, et c’est un mode d’exercice qui convient bien aux femmes.»
Les intéressés ne sont pas en reste pour défendre leur place. «A l’heure des réseaux, les PH à temps partiel sont un bon relais entre la ville et l’hôpital», fait valoir le Dr Isabelle Gros. «Cette revalorisation statutaire est très importante pour dissuader les PH temps partiel de devenir PH temps plein, ou de fuir vers le privé, ce que l’on constate de plus en plus.» La syndicaliste place tous ses espoirs dans le débat parlementaire qui s’annonce. Car, en cas d’échec, «il va falloir que l’on reparte pour une nouvelle année de bataille, avec un changement de gouvernement et tout ce que cela implique», redoute le Dr Gros.
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