Depuis le 2 janvier, les sept maternités privées et publiques du département de l'Eure participent au dépistage de la surdité néonatale.
En juin 1999, un rapport de l'ANAES (Agence nationale d'accréditation et d'évaluation en santé) jugeait le dépistage souhaitable puisque, à défaut de guérir la maladie, la prise en charge (audioprothèses, orthophonie, guidance parentale, éventuellement implants cochléaires) permet d'en pallier plus rapidement, donc plus efficacement, les conséquences. Avant le dépistage de masse, le rapport recommandait des études à l'échelle du département. C'est ce qui se fait dans l'Eure - à l'initiative de l'hôpital d'Evreux et avec l'aide apportée par le conseil général de l'Eure, le conseil régional et la DRASS de Haute-Normandie - et dans deux autres départements, l'Indre-et-Loire (CHU de Tours) et la Somme (CHU d'Amiens)
La surdité profonde néonatale est une maladie fréquente (1 pour 600 naissances environ), une fréquence supérieure à celle d'autres maladies faisant l'objet d'un dépistage néonatal (hypothyroïdie, phénylcétonurie, mucoviscidose). La maladie reste latente jusqu'à l'âge de 18 mois-2 ans. Or il est très important de stimuler le cerveau de manière auditive les deux ou trois premières années de la vie pour éviter un handicap encore plus lourd. D'où l'intérêt du dépistage dès les premières semaines, ce qui est possible grâce aux otoémissions acoustiques provoquées (OAEP) et aux potentiels évoqués auditifs automatisés (PEAA).
Dans l'Eure, les tests sont réalisés par les infirmières ou les sages-femmes de maternités ou par les infirmières des services d'ORL. Les cas suspects ou les enfants qui n'ont pu être testés sont recontactés et un nouveau rendez-vous leur est donné dans le centre de référence (l'hôpital de Vernon ou celui d'Evreux). Outre une consultation, un deuxième test est réalisé et si le résultat est toujours suspect, un test diagnostique définitif est fait à l'hôpital d'Evreux. Les chiffres des trois premiers mois de l'année sont parlants : 1 258 enfants sont nés dans le département, 1 217 ont pu être testés dès la maternité ; après reconvocation, seulement 5 ont été perdus de vue. Au total, 4 surdités avérées ont été dépistées et 2 autres sont en cours de diagnostic.
Dressant un premier bilan, les responsables du programme (Véronique Anatole-Touzet et Yannick Lerosey) peuvent donc conclure que le dépistage est tout à fait réalisable sur une grande échelle et qu'il est utile. Reste à obtenir des crédits pour que l'ensemble de la prise en charge diagnostique et de la rééducation puissent être réalisés dans le département.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature