DE NOTRE CORRESPONDANT
L'EXTENSION du dépistage à toute l'Alsace est d'autant plus importante que la région détient le record de France de l'incidence du cancer du colon, une première place liée notamment aux comportements alimentaires plantureux de ses habitants. La campagne, financée principalement par l'assurance-maladie, repose sur des lettres adressées à la population cible par l'Association pour le dépistage du cancer colo-rectal en Alsace (ADECA). Elles invitent les personnes concernées à aller retirer un test Hémoccult 2 chez leur généraliste, puis à l'utiliser à domicile et à le renvoyer à un centre d'examens régional. Plus de la moitié des personnes contactées ont effectivement retiré un test chez leur généraliste, mais celles qui ne l'ont pas fait l'ont reçu par la poste, et font l'objet de relances régulières. De leur côté, les généralistes ont été formés pour sensibiliser et faire connaître le test à leurs patients, et contribuent ainsi largement au succès de la campagne.
Une vingtaine de décès évités par an.
En général, le test Hémoccult donne 97 % de résultats normaux et 3 % de résultats nécessitant la pratique d'une coloscopie, laquelle est normale dans six cas sur dix, révèle des polypes dans trois cas et un cancer déjà existant dans un cas sur dix. Dans le Haut-Rhin, le nombre de tests Hémoccult positifs est supérieur d'environ 10 % à la moyenne nationale. L'ADECA estime que les trois premières campagnes ont permis, dans le département, de dépister 402 cancers et d'en prévenir 863. En extrapolant ces chiffres au Bas-Rhin, plus peuplé, l'association table sur le dépistage d'environ 150 cancers par an, qui permettra d'éviter entre 18 et 24 décès tous les ans.
« Nous ne voulons plus détenir le record de France du cancer colo-rectal, mais nous voulons celui du dépistage de ce cancer », explique le Dr Bernard Denis, gastro-entérologue à l'hôpital de Colmar et président de l'ADECA. Outre les lettres adressées aux patients et la sensibilisation des médecins, l'association entend donc aussi mieux faire connaître les messages de prévention au public, le premier étant l'importance d'une alimentation saine, riche en fruits et légumes, et l'autre étant le rappel que « le cancer colo-rectal peut être guéri et évité grâce au dépistage pratiqué tous les deux ans ».
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