Le dépistage organisé du cancer du sein, promis pour le 1er janvier 2004, n'est effectif actuellement que dans 49 départements et son accès demeure « clairement insuffisant », d'après une note de la Fédération nationale des centres de lutte contre le cancer (FNCLCC), remise à l'Office parlementaire d'évaluation des politiques de santé à l'Assemblée nationale.
La France compte environ 3 000 mammographes. En dépit de cet arsenal, « pour la tranche d'âge des femmes les plus concernées, de 50 à 69 ans, on a pu estimer en 2000 que 54 % ont eu accès à une mammographie dans les deux années précédentes », écrit le Pr Thierry Philip (directeur du centre Léon-Bérard, à Lyon, et président du Comité national de lutte contre le cancer). Ce chiffre est, certes, en augmentation par rapport à 1998 et 1999, mais « demeure clairement insuffisant », constate-t-il. Compte tenu des dépistages spontanés, le taux de participation réel des 50-69 ans dans le programme organisé « n'est que de 43 % et varie de 20 à 60 % » en fonction des départements.
Selon la FNCLCC, ce sont les femmes « de moindre niveau socio-économique et d'éducation (...) vivant dans des zones rurales (...) et ayant des contacts moins fréquents avec le système de soins qui sont le moins susceptibles de bénéficier de mammographies régulières de dépistage après 50 ans ». « A l'inverse, 38 % des 40-44 ans et 48 % des 45-49 ans réalisent une mammographie tous les deux ans, hors des indications du dépistage organisé, et sans doute hors des indications cliniques de mammographie de diagnostic ou de suivi thérapeutique. »
Justifié « médicalement et économiquement », le dépistage organisé permet de diminuer la mortalité par cancer du sein de 30 % et la mortalité globale de 1 %, affirment les épidémiologistes. « Les analyses coût-efficacité donnent des estimations de 10 000 à 20 000 euros par année de vie sauvée, ce qui situe ces programmes parmi les interventions considérées comme hautement souhaitables », souligne le Pr Philip.
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