« Avant tout, souligne le Dr Bohbot, la démarche de dépistage en pratique clinique doit englober l'ensemble des IST, et ne pas s'en tenir au seul dépistage du VIH ou des virus des hépatites. Les infections à Chlamydiae trachomatis, les gonococcies, la syphilis, très souvent asymptomatiques quel qu'en soit le siège, génital, anal ou pharyngé, font ainsi partie intégrante du bilan de dépistage des IST".
Avec près de 5 millions de tests de dépistage du VIH réalisés en France en 2007, et un chiffre identique en 2008, la France est bien positionnée en Europe de l'Ouest. On déplore toutefois un retard au dépistage, notamment chez certains sous groupes ne faisant pas partie des populations à forte prévalence de VIH d’où la recommandation de la HAS (octobre 2009) d'élargir le dépistage à la population générale de 15 à 70 ans en dehors de toute notion d'exposition au VIH, et de renforcer le dépistage dans les sous-groupes déjà identifiés comme étant à risque. "Cette démarche systématique pose deux problèmes. Il n’est pas sûr qu’elle permette d'atteindre les populations antérieurement réfractaires au dépistage, ni de résoudre l'écueil de la peur du résultat. En revanche, des travaux menés au Canada et en Suisse ont montré qu'il était possible d'élargir la palette d'endroits permettant l'accès au dépistage. Ces lieux ont la particularité d'être non médicalisés et le dépistage repose sur l'utilisation de tests de diagnostic rapide. Un impératif : mettre à disposition des usagers un personnel parfaitement formé à l'écoute et à l'annonce des résultats, de façon à initier correctement une prise en charge éventuelle".
Le renforcement du dépistage des hépatites B et C est par ailleurs mis en avant dans le Plan national de lutte 2009-2010 dédié à ces deux pathologies.
Il ne faut pas oublier les bactéries, notamment les gonocoques et Chlamydiae trachomatis. « Nous testons actuellement à l'Institut Fournier une méthode reposant sur l'utilisation d'autotests permettant de faire en 24-48 heures par amplification génique le diagnostic d'infection à Chlamydiae trachomatis et/ou à gonocoque chez des sujets asymptomatiques. Le taux de positivité pour l'infection à Chlamydiae est de 10 %, alors même que ces jeunes filles ne présentent aucun signe patent d'infection ».
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature