LES AVANTAGES de la contraception estroprogestative sont désormais une évidence pour la grande majorité des femmes. Néanmoins, les contre-indications aux estrogènes empêchent un certain nombre d'entre elles d'en bénéficier : antécédents ou risque de thrombose veineuse, hypertension artérielle, tabagisme, diabète, hypercholestérolémie, syndrome métabolique, maladie auto-immune (dont le lupus érythémateux disséminé), pathologies du sein et de l'ovaire, transplantation (cardiaque, rénale, hépatique…).
Pour les autres femmes, la solution repose sur la contraception progestative (POP, pour Progestogen Only Pills). Elle peut également s'avérer utile lorsqu'il est souhaitable d'éviter les variations d'hormones liées au cycle menstruel, en particulier en cas de syndrome prémenstruel marqué (ballonnement, dépression, irritabilité, maux de tête) ; de troubles veineux (jambes lourdes par exemple), majorés par les estrogènes artificiels ; d'allaitement.
Les POP les plus anciennes ne bloquent pas l'ovulation et leur effet contraceptif est essentiellement dû à leur action sur la glaire cervicale qu'elles rendent plus visqueuse. Le délai d'oubli permis avec ces contraceptifs ne dépasse pas 3 heures (contre 12 heures pour une pilule estroprogestative) et, de plus, le blocage de l'ovulation ne se produit que dans 50 % des cas. De ce fait, l'efficacité de ces pilules POP de 2e génération est très éphémère.
Effet contraceptif en bloquant l'ovulation.
Aujourd'hui, de faibles doses de progestatifs ont été mises au point, aboutissant à une POP de 3e génération qui non seulement agit sur la glaire, mais exerce également son effet contraceptif en bloquant l'ovulation sans pour autant empêcher la production d'estrogène par l'ovaire. C'est le principe de deux contraceptifs progestatifs disponibles en France : une pilule microprogestative (Cérazette) et l'implant contraceptif (Implanon). Du fait du blocage de l'ovulation, cette POP anti-ovulatoire a, comme la pilule estroprogestative classique, un délai d'oubli de 12 heures.
L'implant se présente sous forme d'un bâtonnet de la taille d'une allumette qui s'insère sous la peau à l'aide d'un dispositif spécial et libère de faibles doses de progestatif pendant trois ans, ce qui lui confère une efficacité élevée. Du fait de l'administration continue de faibles doses de progestatifs avec l'implant et la POP anti-ovulatoire, des troubles des règles (aménorrhée, métrorragies, spottings) peuvent survenir.
Contrairement aux POP de 2e génération, Cérazette et Implanon ne sont pas remboursés par la Sécurité sociale.
D'après les communications des Dr C. Jamin et B. Bazille lors des 4es Rencontres ID Santé (Biarritz).
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