LE DÉFICIT du régime général de la Sécurité sociale (maladie, vieillesse, famille et accidents du travail) pourrait se situer entre 20 et 21,3 milliards d'euros en 2009, soit environ le double de celui (10,5 milliards) prévu dans la loi de financement de la sécurité sociale votée à l'automne. Cette aggravation du "trou" de la Sécu a été annoncée par la députée UMP du Val de Marne Marie-Anne Montchamp, lors d'une communication devant la commission des Finances de l'Assemblée nationale.
L'aggravation du déficit est principalement liée au ralentissement de la masse salariale et à la montée du chômage. « Dans l'hypothèse d'un prolongement de la situation enregistrée au cours de l'année 2009, l'évolution de la masse salariale en moyenne annuelle pour 2009 pourrait donc s'établir entre -0,65 et -1,3 % », note Marie-Anne Montchamp.
En 2008, lors de la préparation du budget 2009, le gouvernement avait fixé un objectif à 8,6 milliards de déficit pour l'ensemble des quatre branches, basé sur des hypothèses économiques d'avant-crise.
Puis, à mesure que s'assombrissaient les perspectives pour l'emploi, les prévisions se sont dégradées.
C'est donc bien la chute des recettes qui est la principale explication de cette plongée. La Sécurité sociale est en effet très sensible aux fluctuations de l'emploi, les recettes du régime général provenant toujours aux deux tiers des cotisations sociales assises sur les revenus professionnels.
« La maladie » tient ses objectifs
Le budget de la Sécu, voté par le Parlement en décembre, avait déjà rectifié le tir en prévoyant une aggravation du déficit, à 10,5 milliards d'euros. À la mi-mars, le ministre du Budget Éric Woerth prévoyait un trou de 18 milliards. Aujourd’hui, on dépasserait donc les 20 milliards. Ou en sera-t-on à la fin de l’année ?
Marie-Anne Montchamp note cependant que la branche maladie respecte « globalement ses objectifs » et que 2009 devrait se traduire par de « moindres dépenses » sur la branche vieillesse. La politique de maîtrise des dépenses, notamment pour l’assurance-maladie semble donc porter ses fruits.
Se pose désormais la question des mesures qu'envisage le gouvernement. Un début de réponse pourrait être donné lundi prochain, après la remise du rapport de la Commission des comptes de la Sécurité sociale (CCSS) et avant que ne commence vraiment l'élaboration du budget 2010 de la Sécurité sociale.
Éric Wrth a déjà indiqué ne pas vouloir augmenter la Contribution pour le remboursement de la dette sociale (CRDS) ou la CSG (contribution sociale généralisée).
« La stratégie choisie par les pouvoirs publics de redresser les finances publiques par la seule maîtrise des dépenses, sans augmentation du poids des prélèvements, est un pari très incertain", juge l'économiste de la santé Jean de Kervasdoué, dans son Carnet de santé de la France 2009, qui va paraître prochainement.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature