BIEN QUE les traitements par IEC et bêtabloquants soient d'une efficacité démontrée dans l'insuffisance ventriculaire gauche par cardiomyopathie dilatée non ischémique, les patients conservent un risque accru de mort subite d'origine cardiaque. Une solution est cherchée par les spécialistes. Les équipes investies dans l'étude Definite (Defibrillators in Non-Ischemic Cardiomyopathy Treatment Evaluation) ont recherché des personnes ayant une insuffisance ventriculaire gauche modérée à sévère dans ce contexte. Ils ont enrôlé 458 patients ayant une fraction d'éjection ventriculaire gauche de moins de 36 %, des complexes ventriculaires prématurés (ectopie ventriculaire) ou bien une tachycardie ventriculaire non soutenue. Au total, 229 d'entre eux ont reçu le traitement médical standard et autant ont été implantés en complément par un DAI à chambre unique.
Pendant le suivi moyen de 29 ± 14 mois, on a observé 68 décès, toutes causes confondues : 28 dans le groupe implanté et 40 dans celui sous traitement médical. Ce qui montre une diminution non significative du risque relatif, qui est alors de 0,65 (p = 0,08) pour le premier groupe.
A deux ans, la mortalité est de 7,9 % dans le premier groupe et de 14,1 % dans le second. La mortalité par troubles du rythme est très significativement réduite sous DAI : on en compte 3 cas - contre 14 sous traitement standard (risque relatif ramené à 0,20 ; p = 0,006).
« L'implantation d'un DAI diminue le risque de morts de toutes causes (critère d'évaluation primaire) de 35 % et réduit de 80 % le risque de décès par arythmie », concluent les auteurs.
L'étude Definite ne permet toutefois pas de recommander l'implantation en routine d'un DAI chez tous les patients ayant une insuffisance cardiaque sévère par cardiomyopathie non ischémique. Les analyses par sous-groupes ont, en effet, révélé que l'équipement par DAI a été surtout profitable aux patients ayant une insuffisance cardiaque de classe III selon les critères de la NYHA et chez les hommes.
« L'indication doit être discutée au cas par cas », avertissent les auteurs.
« New England Journal of Medicine », 20 mai 2004 ; 350 : 2151-2158.
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