Diane Pretty, 43 ans, est morte le 11 mai dans un établissement de soins palliatifs, après plusieurs jours d'extrêmes difficultés respiratoires suivis d'un coma. « Diane a dû subir ce qu'elle avait prévu, redouté, et je n'ai rien pu faire pour l'aider », a commenté son mari Brian.
La justice britannique avait refusé à Mme Pretty, totalement paralysée à cause d'une sclérose latérale amyotrophique, l'assurance que son mari ne serait pas condamné s'il l'aidait à se suicider. La justice britannique punit l'aide au suicide, la peine pouvant aller jusqu'à 14 ans de prison. Sollicitée à son tour, la Cour européenne des droits de l'homme a estimé qu' « il n'existe pas un droit fondamental à la mort » et qu'un Etat ne peut être obligé de « cautionner des actes visant à interrompre la vie » et (« le Quotidien » du 2 mai).
La mort de Diane Pretty a encore attisé le débat sur l'euthanasie en Grande-Bretagne. Un groupe de députés de toutes orientations devait se réunir hier pour discuter d'une proposition de loi décriminalisant l'aide de médecins au suicide. « Le dispositif législatif est trop contraignant. La loi empêche empêche des gens de mourir en toute dignité », explique l'un des animateurs du groupe, James Plaskitt. Un autre député engagé dans la même cause, Crispin Blunt, fait valoir que 250 000 personnes en Grande-Bretagne souffrent d'une maladie arrivée au stade terminal et que « un petit nombre d'entre eux voudraient pouvoir garder encore un minimum de contrôle sur eux-mêmes au moment de mourir ». Un site Internet lancé sous le nom de Diane Pretty a réuni, en deux semaines, 17 000 signatures en ce sens.
Mais la légalisation de l'euthanasie, même très partielle, garde de nombreux opposants. L'association Disability Awareness in Action (Prendre conscience des handicaps et agir), par exemple, estime que « ce serait très mauvais que la justice dise que des gens, dans certaines circonstances, peuvent mourir ».
De son côté le General Medical Council (GMC), équivalent de l'Ordre des médecins, a édicté des règles fondamentales pour aider les médecins de famille à décider dans quelles circonstances ils peuvent interrompre un traitement. Et un porte-parole du GMC s'est contenté de ce bref commentaire : « Nous recommandons toujours aux médecins de suivre ce que la loi dit. »
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