LES PROPOS de Nicolas Sarkozy, dans « le Quotidien » du 9 février, concernant notamment la revalorisation rapide du C à 23 euros, ont provoqué une vive réaction du Parti socialiste qui, par la voix de son responsable national à la santé, le Dr Claude Pigement, s’étonne que «le candidat UMP s’invite dans la discussion conventionnelle».
Il y a là, poursuit-il, «une confusion des rôles, alors même que le directeur de l’Uncam, ancien directeur de cabinet de Philippe Douste-Blazy et nommé en Conseil des ministres, doit conduire les discussions après avoir reçu mandat de son conseil d’administration, ce qui n’est pas encore le cas».
Pour Claude Pigement, s’il y a effectivement «un principe de cohérence à mettre en place le C=CS, puisque la médecine générale est désormais une spécialité, il faut cependant tenir compte des finances de l’assurance-maladie; et il y a aussi un problème de calendrier qui est de la responsabilité des partenaires conventionnels».
Non à la franchise.
Mais, surtout, ajoute-t-il, il faut «élargir le débat sur leC à l’ensemble du revenu des médecins et discuter de la possibilité de mettre en place progressivement d’autres modes de rémunération que le paiement à l’acte, tout en conservant celui-ci». Le PS est ainsi favorable à l’instauration de nouveaux forfaits, sur le modèle «des forfaits d’astreinte et des forfaits d’ALD qui existent déjà».
Claude Pigement condamne fermement la proposition de Nicolas Sarkozy d’ouvrir de nouveaux espaces de liberté tarifaire, «ce qui aggraverait, dit-il, les problèmes créés par les dépassements tarifaires, d’où de nouvelles difficultés pour certains patients d’avoir accès aux soins».
Opposition résolue aussi du PS à la proposition de franchise annuelle non remboursable, et donc à la charge des patients. «Elle est inacceptable, affirme Claude Pigement. Il est inadmissible que l’on fasse du malade un variable d’ajustement des comptes de l’assurance-maladie. C’est pourtant ce que l’UMP veut faire, puisqu’elle imagine que le montant de cette franchise varierait en fonction du respect ou non de l’objectif national des dépenses de l’assurance-maladie.»
Et le responsable socialiste de dénoncer en même temps «le flou artistique qui prévaut sur le montant de cette franchise. Après avoir dit qu’il serait compris entre 50 et 100euros et après que le ministre de la Santé a lui-même fait procéder à une étude par ses services, ce qui est une nouvelle confusion des genres, Nicolas Sarkozy parle maintenant de quelques centimes, ou quelque euros pour chaque acte. C’est très brumeux». Le PS rejette fermement cette proposition tout en confirmant qu’il reviendrait, en cas d’arrivée au pouvoir, sur les forfaits de 1 euro par acte et sur le forfait de 18 euros pour certains actes lourds instaurés par le gouvernement actuel.
Enfin, Claude Pigement dénonce les propos de Nicolas Sarkozy, selon lequel il n’est pas «normal» que les bénéficiaires de la CMU aient une consommation médicale supérieure à celle des autres assurés. «Cela me choque que l’on associe les patients sous CMU à des fraudeurs, répond-il. S’il est vrai qu’ils consomment davantage lorsqu’ils obtiennent la CMU, c’est qu’ils ont des retards de soins, étant donné la précarité de leur situation, et qu’ils n’ont pas consulté de médecin depuis longtemps. Plus tard, toutes les études le montrent: il n’y aucune différence notable entre les patients sous CMU et les autres assurés.»
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