DURANT ces dernières décennies, le nombre des hypertendus traités a considérablement augmenté. On estime à 10,5 millions le nombre de patients hypertendus traités en 2006, soit un homme actif sur quatre, une personne sur deux au-delà de 70 ans. Parmi eux, 50 % présentent une dyslipidémie, 19 % sont fumeurs, 16 % diabétiques. En pratique, le médecin généraliste n'effectue en moyenne annuelle que 7 actes de diagnostic pour 700 actes de suivi de l'hypertension artérielle (HTA). Le médecin généraliste est donc confronté en pratique quotidienne à des hypertendus normalisés qui s'estiment guéris. Or il apparaît que, même traité avec efficacité, l' «hypertendu reste un malade dont l'avenir est déterminé par son niveau de risque vasculaire, qui nécessite une surveillance régulière et attentive».
Dans le suivi de ces patients hypertendus, le médecin généraliste devra se fier à des marqueurs spécifiques pour en apprécier l'évolution pour limiter le risque cardio-vasculaire. Le premier est la pression artérielle, souvent appréciée avec désinvolture, puis les marqueurs du mode de vie, négligés par le patient après quelques semaines, qui résultent d'une éducation thérapeutique devant être sans cesse évaluée, répétée. A cela s'ajoutent d'autres marqueurs (cardiaques, rénaux, métaboliques…) visant à la prévention de complications vasculaires : ceux-ci doivent être utilisés à bon escient.
Cent réunions sur l'ensemble du territoire.
C'est face à cette situation, sur laquelle la littérature est peu prolixe – moins de 1 % des publications sont consacrées au suivi de l'hypertendu – que le 3e cycle Qualidem va se pencher.
Du 19 mars au 10 avril 2008, 100 réunions professionnelles auront lieu sur l'ensemble du territoire. Trois cents intervenants (médecins généralistes, spécialistes de l'hypertension) et 2 000 médecins généralistes y participeront (15 ou 20 par réunion). L'objectif de l'IFDQS est le même que dans les deux précédents cycles, consacrés à la gonarthrose et au risque suicidaire. Il consiste à analyser les recommandations académiques, à réfléchir, à discuter entre pairs sur les pratiques réelles et souhaitables, à mettre au point une check-list d'indicateurs de pratiques pertinents, simples, compréhensibles, reproductibles, fiables, rentables «afin de constater un éventuel écart entre le niveau atteint et le niveau souhaité ou recommandé, puis tenter de le réduire» pour, en définitive, améliorer la démarche qualité dans la pratique quotidienne.
Une synthèse nationale attendue au début mai.
L'ensemble des avis exprimés lors de ces « cercles » sur le suivi en pratique quotidienne des hypertendus traités feront l'objet d'une synthèse nationale sur les indicateurs retenus, ils seront divulgués au début mai 2008. Ce « praticiel quotidien », qui sera proposé à tous les médecins, deviendra un outil de mémorisation des pratiques recommandées, un support pour l'autoévaluation des pratiques.
A noter que l'IFDQS délivre un justificatif de participation pour chaque action effectivement accomplie. Le médecin se doit de conserver tous ses justificatifs de participation pour pouvoir satisfaire à son obligation quinquennale de FMC/EPP.
Conférence de presse organisée par l'IFDQS avec le soutien institutionnel de Boehringer Ingelheim France, avec la participation du Dr J. Le Bozec, membre du bureau de l'IFDQS, du Dr Guedj-Meynier et du Pr O. Hanon.
Une association agréée
L'Institut français de la démarche qualité en santé (IFDQS) est une association professionnelle pluridisciplinaire à but non lucratif agréée pour la FMC des médecins libéraux. Elle s'est fixé pour mission de promouvoir la démarche qualité en santé afin d'améliorer de façon permanente l'exercice de la médecine ambulatoire en accompagnant les praticiens dans leur démarche de qualité et dans l'analyse critique de leurs pratiques professionnelles.
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