Les deux envoyés spéciaux du président Bush au Proche-Orient, le général Anthony Zinni et le sous-secrétaire d'Etat Bill Burns, étaient à peine arrivés en Israël que les Palestiniens les saluaient par un mitraillage qui a fait deux morts et de nombreux blessés à Afoula.
L'attentat a été revendiqué conjointement par le Djihad, mouvement intégriste que Yasser Arafat ne contrôle guère, et par le Fatah, qui est la garde rapprochée de M. Arafat. Le chef de l'état-major israélien qui, quelques heures plus tôt, avait retiré ses troupes de Jénine, affirme que c'est M. Arafat lui-même qui donne l'ordre des attentats. C'est difficile à vérifier, mais dans le cas d'Afoula, la revendication par le Fatah va dans son sens. En principe, les Palestiniens vengeaient l'exécution à la roquette d'un terroriste palestinien considéré par les Israéliens comme l'auteur de nombreux attentats.
Le résultat politique de cette nouvelle flambée de violence n'en est pas moins consternant. Si Ariel Sharon voulait un argument de plus pour ne pas négocier avec les Palestiniens, ils le lui ont offert sur un plateau d'argent.
Pour les Etats-Unis, c'est une mission impossible. Ils entreprennent leur démarche à la demande expresse des gouvernements arabes qui n'ont approuvé l'assaut contre les talibans qu'à la condition que les Etats-Unis contraignent le gouvernement israélien à reprendre et à conclure des négociations avec M. Arafat.
La question de l'autorité personnelle de Yasser Arafat sur les différents groupes palestiniens ne se pose plus : ou bien, comme l'affirment les Israéliens, c'est lui qui donne les ordres, ou bien il est incapable d'empêcher des attentats, dont l'objectif politique n'est un mystère pour personne : le Hamas, le Djihad et même le Fatah, avec le soutien très large de la population palestinienne, ne veulent qu'en découdre. Ils commettent des crimes pour attirer ensuite les représailles israéliennes dont des civils palestiniens font les frais. Leur calcul est simple : les attentats font moins frémir les consciences occidentales que la répression conduite par les forces militaires d'Israël. L'accès à l'indépendance palestinienne passe donc à leurs yeux par une sanglante campagne de communication.
Bien entendu, pour mettre fin à ce cycle infernal, M. Sharon n'est pas le mieux placé. Mais, après Afoula, il aura beau jeu de démontrer aux Américains qu'il est difficile, sinon impossible, de relancer le processus de paix.
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