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Sociologue et psychologue, professeur à l'Ecole Supérieur de Commerce de Paris, Nicole Aubert avait auparavant mis en lumière le coût psychique et humain généré par l'exigence de performance et d'« excellence » à l'uvre dans l'univers professionnel (« le Coût de l'excellence »). Elle s'attache aujourd'hui à comprendre l'impact du nouveau rapport au temps qui s'est imposé dans notre société depuis l'avènement de la « dictature du temps réel » qui a instauré le règne de l'urgence, de l'instantanéité, de l'immédiateté.
Elle a mené sa recherche d'abord dans des entreprises de divers secteurs d'activité, de la banque au multimédia en passant par l'industrie pharmaceutique ou l'industrie lourde, en s'appuyant notamment sur les travaux des médecins du travail et des psychiatres intervenant en entreprise. la deuxième voie de recherche porte sur l'impact de l'extrême compression du temps dans le surgissement des crises et des catastrophes. Plus globalement, son propos vise à cerner la manière dont ce nouveau rapport au temps - qui peut être aussi l'évolution des modes de thérapie centrés dorénavant sur l'efficacité immédiate ou l'événement de l'éphémère dans l'institution familiale - contribue à redéfinir l'identité de l'individu contemporain. Qui peut adhérer et avoir besoin de ce rythme pour se sentir exister, ou qui peut sombrer dans la dépression, comme pour tenter de « ralentir le temps ».
Editions Flammarion, 376 p., 19 euros
« Abd el-Kader le magnanime », par Bruno Etienne et François Pouillon
Une biographie du « Sultan des Arabes » qui vise à restituer toute la dimension mystique du personnage.
Après que l'armée française s'est emparée d'Alger en juin 1830, mettant fin à la présence turque exercée depuis le XVIè siècle, Abdelkader, qui n'a pas 25 ans, lève une armée de 10 000 hommes. Durant plus de quinze ans, il mène la « guerre sainte » contre l'envahisseur chrétien, soulevant l'admiration et le respect de ses troupes mais aussi de ses ennemis. Cavalier émérite, guerrier intrépide, poète et savant, fin diplomate, organisateur méthodique, il sait tirer parti des hésitations politiques de la France pour jeter les bases d'un nouvel Etat arabe. Contraint de se rendre en décembre 1847, il est, malgré la promesse d'un exil en terre d'Islam, retenu prisonnier en France pendant cinq ans. Il choisit alors la voie spirituelle et décide d'être un « homme-pont » entre Occident et Orient. Libéré en 1852 par Napoléon III, il s'installe à Damas et se consacre presque exclusivement à l'étude et à la méditation religieuse. Il s'affirme par son enseignement et ses écrits comme l'un des plus grands mystiques de l'islam. Jusqu'à se mort, le 26 mai 1883, il uvrera pour transmettre à l'Occident la spiritualité de l'Orient, sans jamais cesser de témoigner un profond respect pour toutes les croyances.
Editions Gallimard, collection Découvertes/Institut du Monde Arabe, 128 p., ill. coul., 11,60 euros
« Inventaire des fêtes de France d'hier et d'aujourd'hui », par Nadine Cretin
Qu'elles soient religieuses, agraires, historiques ou autres, la plupart des fêtes ont des origines lointaines. En constante mutation, elles diffèrent d'une famille à l'autre, d'une région à l'autre, d'une année à l'autre..., mais elles portent pour la plupart le poids vénérable de la tradition.
Ce bel ouvrage - les illustrations sont tirées de catalogues anciens, ce qui lui confère le charme des publications d'autrefois - répertorie, par ordre alphabétique, près de trois cents fêtes de France, ainsi qu'une centaine de termes spécifiques à l'univers festif : ce n'est pas un catalogue de toutes les fêtes connues, mais un relevé aussi complet que possible de ce qui touche de près ou de loin à nos fêtes et traditions, qu'elles soient oubliées ou non, leur étymologie, leur histoire, leurs particularités locales. L'auteur, Nadine Cretin, est membre de la Société d'ethnologie française.
Editions Larousse, 384 p., 500 ill., 37 euros
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