Economie de santé
« Les dépenses occasionnées par la prise en charge de l'arthrose ont tellement augmenté en France depuis dix ans que, dans le domaine médical, cette pathologie est en passe de devenir le premier fléau socio-économique du pays », déclare C. Le Pen, spécialiste en économie de la santé. La tendance inflationniste concerne aussi bien les coûts directs que les coûts indirects. Les premiers s'élèvent annuellement à plus de 1,6 milliard d'euros, soit approximativement 1,7 % de la totalité des dépenses de l'assurance maladie (contre 0,8 % en 1993). A titre de comparaison, ce chiffre est analogue à celui de l'ensemble des cardiopathies ischémiques. La moitié correspond à des frais d'hospitalisation (800 millions d'euros), car on dénombre plus de 120 000 opérations pour coxarthrose et gonarthrose. Environ 13 millions de consultations et visites lui sont consacrées, pour un total de 270 millions d'euros. La part dédiée aux médicaments s'élève à 34 % de ces coûts directs. Elle concerne bien sûr les antalgiques, les anti-inflammatoires et le traitement de fond, mais avec 245 millions d'euros, le principal poste pharmaceutique est représenté par les anti-acides et les protecteurs gastriques (43 %), prescrits pour éviter les complications digestives. Toutefois, c'est l'introduction des inhibiteurs spécifiques de la cyclooxygénase 2 qui a entraîné la progression la plus marquée des ces frais : + 68 % entre 2000 et 2003 !
L'alourdissement du fardeau financier occasionné par cette pathologie est plus rapide que la progression de l'ensemble du budget de santé de notre pays. Deuxième cause d'impotence juste après les maladies cardio-vasculaires, cette affection est déjà la plus répandue des atteintes articulaires et on estime que pas moins de 4,6 millions de Français présentent une forme symptomatique. De plus, l'allongement de l'espérance de vie entraîne le vieillissement de la population. Les besoins vont donc augmenter, d'autant que les facteurs de risques comme l'obésité progressent et que les techniques chirurgicales évoluent et étendent leurs indications. Ce qui risque de poser bien des problèmes dans le contexte actuel de recherches d'équilibre du budget de l'assurance-maladie.
Symposium « Osteoarthritis : New economic and clinical data », organisé par le Laboratoire Negma-Lerads.
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