Année de production
1943
Réalisation
Henri-Georges Clouzot
Distribution
Pierre Fresnay (Docteur Germain ), Pierre Larquey (Docteur Vorzet), Ginette Leclerc (Denise), Micheline Francey (Laura Vorzet), Héléna Manson (Marie Corbin), Jeanne Fusier-Gir (la mercière), Louise Sylvie (la mère du cancéreux), Liliane Maigné (Rolande), Lucienne Bogaert (la cliente chez Germain), Noël Roquevert (Saillens) , Antoine Balpêtré (Docteur Delorme), Jean Brochard (Bonnevi) , Pierre Bertin (le sous-préfet), Louis Seigner (Docteur Bertrand), Roger Blin (le cancéreux), Pierre Palau (le receveur des P.T.T)
L’histoire
Les notables de Saint-Robin, petite ville de province, commencent à recevoir des lettres anonymes signées Le corbeau, dont le contenu est calomnieux. Ces calomnies se portent régulièrement sur le docteur Rémi Germain, accusé de pratique abortives, ainsi que sur d'autres personnes de la ville. Les choses se gâtent lorsque l'un des patients du docteur Germain se suicide, une lettre lui ayant révélé qu'il ne survivrait pas à sa maladie. Le docteur Germain enquête pour découvrir l'identité du mystérieux corbeau.
Le Docteur Germain officie à Saint-Robin, petite ville de province où un beau jour les notables commencent à recevoir des lettres anonymes au contenu calomnieux signées Le corbeau. L’une d’elles accuse Germain d'être l'amant de Laura, la femme de son collègue, le Docteur Vorzet. Une autre dénonce les pratiques abortives du même Dr Germain. Les lettres se multiplient, touchant un à un, tous les puissants de Saint-Robin. Le scandale finit par clater au grand jour quand une des missives cu Corbeau provoque le suicide d'un malade de l'hopital car elle lui apprend qu'il est atteint d'un cancer incurable. Qui est le corbeau ? Le docteur Germain qui est la cible de toutes les lettres est le premier suspecté.
Un film que n’a pas aimé tourner Pierre Fresnay
« L'atmosphère du Corbeau m'a été très déplaisante, et ça a été un travail épouvantable. Il fallait se lever tôt le matin, aller tourner à Montfort-l'Amaury et l'on faisait de longues journées. Au fond, je n'ai jamais été à l'aise dans ce film. C'est ce qui m'a permis d' être un personnage moins ouvert que je ne le suis généralement. J'étais contraint. Mes scènes avec GinetteLeclerc me gênaient... Jamais été à l'aise, jamais respiré avec Clouzot. »
Un film qui a connu bien des problèmes à la Libération
En 1944, paraît dans « L'Écran Français », un article intitulé « Le Corbeau est déplumé » qui compare le film de Clouzot au film de Grémillon le Ciel est à Vous, pour mieux dénoncer l'abjection du premier. On reproche à Clouzot de montrer que « les habitants de nos petites villes ne sont plus que des dégénérés, mûrs pour l'esclavage ». Et encore: « Aux estropiés, aux amoraux, aux corrompus qui déshonorent, dans Le Corbeau une de nos villes de province, Le Ciel est à Vous oppose des personnages pleins de sève française, de courage authentique, de santé morale, où nous retrouvons une vérité nationale qui ne veut et ne peut pas mourir. Aux sales petites filles, nées vicieuses et fourbes, que l'imagination asservie de M. Clouzot a fabriquées, comme sur un ordre nazi, il a répondu : "Non ! Vous êtes des faux ! Les vrais petits français c'est moi qui vous les montre. Au pied bot et à la putasserie de l'héroïne, il réplique par une jeune mère de France, modeste et forte, qui accomplit sans grandiloquence tous ses devoirs...» En septembre 1944, le Comité de Libération du Cinéma va suspendre huit cinéastes dont Clouzot.
Face à ces accusations, des Résistants vinrent témoigner de l'aide qu’avait pu leur apporter Clouzot durant l’Occupation. Cela n’empêcha pas le film d’être interdit de projection en octobre, provoquant une levée de boucliers via notamment une pétition signée par Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir, Michel Leiris, Pierre Bost, Claude Vermorel, Michel Vitold. Une autre allait suivre signée celle-là de Claude Autant-Lara, Marcel Carné, René Clair, Jacques Becker.
Malgré cela, Les intervenants communistes, "L'humanité", "Les Lettres Françaises" et GeorgesSadoul en tête campent sur leurs positions. Sadoul parle ainsi du Corbeau comme un film « financé par Goebbels...qui consentit à représenter la France comme une nation pourrie, dégénérée, petite bourgeoise, vicieuse et décadente, en concordance avec les assertions de Mein Kampf».
Ce n’est qu’en 1947 qu’Henri-Georges Clouzot est autorisé à reprendre le travail et pas pour n’importe quel film puisqu’il s’agit de Quai des Orfèvres, encore un chef d’œuvre
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