LE CONTROLE de l'asthme reste toujours insuffisant en France et en Europe (7 % des hospitalisations, 10 % des consultations en urgence). La dernière enquête européenne Icas sur ce sujet montre que 82 % des patients asthmatiques estiment que leur asthme n'est pas contrôlé, entraînant des répercussions sur leur qualité de vie, notamment des réveils nocturnes. Ces dernières données de 2004 confirment les résultats d'études précédentes (Aire en 1999, Asur, ER'Asthme).
Une réflexion s'imposait : cette situation est-elle liée à un problème d'observance, à des thérapeutiques non adaptées ? Peut-on arriver à un contrôle total ? L'évaluation du patient est-elle bien réalisée ?
L'objectif de l'étude Goal était de répondre à ces interrogations. Cette étude randomisée en double aveugle a permis de suivre pendant un an 3 416 patients asthmatiques non contrôlés de 44 pays. La France a été un « bon recruteur », avec 300 patients inclus.
Selon leur passé thérapeutique dans les six mois précédant l'étude, les patients ont été répartis en 3 strates : strate 1, les patients « naïfs » de corticoïdes inhalés (pas de résultats publiés, car la strate n'est pas conforme à l'AMM) ; strate 2, les patients sous faibles doses de corticoïdes inhalés ; strate 3, les patients sous doses modérées de corticoïdes inhalés. Les patients ont été répartis de façon égale entre les deux bras de l'étude, l'association fixe fluticasone-salmétérol (Seretide) et la fluticasone. Pour apprécier le contrôle de l'asthme, critère principal de l'étude, deux niveaux de contrôle de l'asthme ont été retenus, fondés sur les sept critères issus des recommandations Gina :
- un bon contrôle avec un niveau exigé, au moins sept semaines sur huit, d'un DEP matin > 80 % de la valeur théorique chaque jour, avec au maximum des symptômes diurnes deux jours par semaine, avec un score de symptômes > 1, avec un recours au bêta-2 d'action rapide et de courte durée, au maximum quatre fois par semaine et < 2 jours par semaine, sans réveil nocturne, sans exacerbation, sans consultation en urgence et sans effet secondaire ;
- un contrôle total de l'asthme, au moins sept semaines sur huit, défini de façon très exigeante avec DEP matin > 80 % de la valeur théorique, sans recours au bêta-2, sans symptôme diurne ni réveil nocturne, sans exacerbation, sans consultation en urgence, ni effet secondaire nécessitant une modification au traitement.
Le schéma de l'étude Goal consistait, tout d'abord, en une période de « run-in » de quatre semaines, suivie de deux phases : une phase de recherche du contrôle (phase I), avec augmentation des doses par paliers jusqu'à obtenir un contrôle total de l'asthme sur une durée de sept semaines sur huit, la dose initiale étant Seretide 100/50 μg deux fois par jour ou fluticasone 100 μg pour la strate 2 ; et Seretide 250/50 μg deux fois par jour ou fluticasone 500 μg deux fois par jour pour la strate 3 (la dose maximale pour les deux strates étant Seretide 500/50 μg deux fois par jour ou fluticasone 500 μg deux fois par jour).
Selon les résultats de cette étude, une majorité de patients ont atteint un bon contrôle de l'asthme sous Seretide, 75 % des patients, sous faibles doses de CSI, et 62 % des patients, sous doses modérées de CSI. Sous fluticasone, seulement 60 % des patients sous faibles doses de CSI ont atteint un « bon contrôle ».
Quant au contrôle total, il a été obtenu en fin d'étude, plus rapidement avec Seretide chez 44 % des patients initialement à faibles doses de CSI (contre 28 % avec fluticasone) et chez 29 % de ceux avec des doses initiales modérées de CSI.
Cette étude a donc montré que l'objectif d'un contrôle total est possible avec Seretide, avec une moindre dose de corticoïdes inhalés, permettant aux patients asthmatiques une qualité de vie normale. Sachant que le contrôle total peut être atteint, le médecin peut motiver son patient asthmatique pour améliorer l'observance du traitement, pour suivre un traitement de fond régulier au long cours. Pour le patient, cette étude est un espoir d'une vie sans symptôme.
Conférence de presse du Laboratoire GlaxoSmithKline, avec la participation des Drs Anne Prud'homme (centre hospitalier de Tarbes) et Nicolas Roche (Hôtel-Dieu, Paris).
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature