À 58 ans, le Dr Francis Fellinger entame une nouvelle carrière. Nommé par décret, en décembre dernier, conseiller général des établissements de santé, l’ancien président de la conférence nationale des présidents de CME de CH, raccroche la blouse blanche. Définitivement ? « Je garde le statut de PH, détaché pendant trois ans, pour un mandat renouvelable », se presse-t-il de préciser. Il n’empêche : après avoir été un brillant cardiologue, à la tête d’un important service, voilà qu’il rejoint le côté obscur de la force, les institutionnels, les ronds-de-cuir, pensent certains de ces collègues… Lui ne tergiverse pas : « Si l’on veut que le système progresse, il faut que les gens du terrain intègrent le management du système. » Il est vrai que, depuis plusieurs années, Francis Fellinger fréquentait plus souvent les colloques du ministère de la Santé, que les blocs opératoires. Il le reconnaît, sans faux-fuyant : « Il est vrai que mon activité principale ces derniers temps était institutionnelle, si bien que j’ai eu le sentiment de perdre de mes compétences médicales. » Chef de service, président de CME, président de la Fédération hospitalière régionale d’Alsace, président de la conférence des présidents de CME de CH depuis 2003… Autant de fonctions qui l’ont éloigné de la pratique clinique, pour laquelle il éprouve une forme de nostalgie non dissimulée : « J’ai eu la chance de suivre les avancées d’une discipline, la cardiologie qui est majeure et structurante. Si on considère l’infarctus du myocarde, par exemple, la mortalité hospitalière a été divisée par cinq en 25 ans, on a vécu des périodes excitantes, avec la mise en place de la thrombolyse, puis le développement de l’angioplastie, le développement de la stimulation cardiaque, le double champ, le triple champ, le défibrillateur, la rythmologie interventionnelle… » Intarissable… Ce Lorrain, qui a fait de la modestie sa qualité cardinale, couve une passion inextinguible pour son métier, dans ses aspects cliniques, tout comme sur son versant organisationnel : « Mon expérience de président de la conférence nationale a été passionnante, on était une bande de copains, avec un esprit commando, une émulation intellectuelle sans pareille… » Sa vie de famille en a-t-elle pâti ? Père de trois enfants, digne héritier d’une dynastie d’enseignants, il a su transmettre la flamme sacrée à son fils, devenu médecin urgentiste. « De ce côté, je n’ai pas à me plaindre. » Tout juste concède-t-il avoir dû sacrifier ses autres passions que sont la lecture et la natation, à sa profession. « Mais je compte bien rattraper le temps perdu, maintenant… » Une nouvelle jeunesse s’annonce, pour ce pimpant sexagénaire, habité par l’humanisme…
Francis Fellinger
Le conseiller
Publié le 26/03/2012
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Jean-Bernard Gervais
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Source : Décision Santé: 283
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