Le Temps de la médecine :
La mort en face
Jusqu'à présent, la République n'a pas accédé à la demande des musulmans de France de créer des postes d'aumôniers hospitaliers appointés sur le modèle de ce qui existe pour les églises catholique et protestante. Officiellement, l'absence d'instance représentative faisait obstacle. Mais la situation a évolué avec la récente création du Conseil français du culte musulman ; son président, le Dr Dalil Boubakeur, a donc présenté des demandes officielles pour la constitution d'aumôneries, aussi bien dans les hôpitaux que dans les prisons et dans l'armée.
« Pour le moment, explique-t-il au "Quotidien", nous fonctionnons avec quelques bénévoles mal organisés. Ceux-ci s'efforcent de parer au plus pressé, en apportant aux personnes hospitalisées en fin de vie un document coranique qui leur procure un certain réconfort. Mais, à la limite, il s'agit plutôt de fétichisme. »
« A la différence du mourant chrétien qui attend un sacrement et une bénédiction, précise le Dr Boubakeur, le musulman parvenu en fin de vie exprime une attente principale : ne pas mourir tout seul. Quelqu'un doit l'accompagner, lui lire le Coran et attester par sa présence qu'il meurt en musulman et qu'il pourra comparaître devant son juge en qualité de fidèle de l'islam. A partir de là, la mort est vécue comme un moment d'accomplissement de la volonté divine, ce que l'on appelle wafat , par distinction de maowt , qui désigne la mort comme celle d'un brin d'herbe. »
Après le décès, des rites codifiés de manière très diverse selon les traditions (sunnites et chiites) et les ethnies (Mauritaniens, Maghrébins, Pakistanais...) règlent le détail de la toilette mortuaire et de l'inhumation.
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