Contrefaçon de médicaments

Le Conseil de l'Europe durcit le ton

Publié le 22/05/2007
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LE CONSEIL DE L'EUROPE souhaite que la contrefaçon de médicaments soit considérée comme un «acte criminel» et non plus comme un simple délit commercial, et réclame une législation internationale contre le «crime pharmaceutique», assortie d'outils permettant son application concrète dans tous les pays européens. Faisant suite à de nombreuses conférences d'experts organisées par ses soins, le Conseil de l'Europe réclame des mesures pour empêcher la fabrication, l'importation et la vente des médicaments contrefaits. Ces mesures passent par la mise en place d'un système de traçabilité de tous les médicaments, par le renforcement des contrôles et des inspections, et par une meilleure sensibilisation de tous les professionnels concernés.

En outre, le Conseil de l'Europe souhaite que le public soit mieux informé des risques qu'il court en utilisant des médicaments contrefaits ou achetés hors des circuits légaux. Il réclame la mise en place d'un système permettant de vérifier l'identité des pharmacies en ligne et une réglementation plus stricte dans ce domaine.

Disposant de nombreux outils techniques et juridiques pour garantir la qualité du médicament, notamment à travers les services de la Pharmacopée européenne, le Conseil de l'Europe souhaite être chargé de l'élaboration d'une convention européenne.

Relativement bien contenue en Europe occidentale, la contrefaçon fleurit essentiellement en Europe orientale, en particulier pour les médicaments dits de « style de vie », lesquels sont néanmoins capables d'inonder tout le continent. La contrefaçon est dramatique en Afrique et en Asie, où elle concerne de nombreux médicaments vitaux contre la tuberculose, le paludisme et le sida. On estime que 10 % des médicaments vendus dans le monde sont des contrefaçons : pour une organisation criminelle, il est 25 fois plus rentable, financièrement parlant, de vendre des médicaments contrefaits que de l'héroïne, avec des sanctions qui sont beaucoup plus légères que pour la drogue.

> DENIS DURAND DE BOUSINGEN

Source : lequotidiendumedecin.fr: 8170