Le renouvellement de l'Agence nationale de recherche sur le sida semble désormais acquis. C'est en tout cas ce que laisse supposer la décision de son conseil d'administration. Lors d'un vote à l'unanimité, ses membres se sont prononcés en faveur d'une nouvelle prolongation de la structure pour une durée de six ans, avec des missions élargies à l'ensemble des recherches sur les hépatites B et C, notamment à la recherche fondamentale et vaccinale.
« Le Quotidien » du 4 mars s'était fait l'écho des discussions et controverses entre les partisans du maintien de l'Agence représentés par le Pr Michel Kazatchkine et ceux qui, comme le Pr Christian Bréchot, souhaitaient son évolution vers un Institut intégré à l'INSERM. Le conseil d'administration, composé des représentants des ministères de la Recherche, de la Santé et des Affaires étrangères, d'une part, du CNRS, de l'INSERM et de l'Institut Pasteur, d'autre part, a donc tranché pour la première solution.
Face à l'épidémie
La décision est justifiée par les acquis obtenus en recherche et en santé publique dans le domaine du VIH/sida, « par son action d'incitation, d'animation et d'évaluation de la recherche ainsi que par la création de synergies entre les différents domaines de la recherche ». De plus, le conseil souligne « la nécessité de préserver la spécificité VIH/sida dans le contexte de propagation rapide de l'épidémie dans les pays en développement, et le contexte de démobilisation qui entoure cette infection dans les pays développés portant le risque d'une augmentation de l'incidence de l'infection ».
Compte tenu de l'importance, en termes de santé publique, de l'infection par le VHC et la fréquence des coïnfections avec le VIH, on devrait donc confier à l'ANRS l'ensemble de la recherche sur les hépatites.
Rappelons que, avec un budget de 42 millions d'euros, l'ANRS coordonne et finance les recherches sur le VIH/sida dans toutes les disciplines : biologie fondamentale, recherche vaccinale, clinique, épidémiologique, santé publique et sciences de l'homme et de la société. Elle soutient également des programmes de recherche dans les pays en développement. Depuis 1999, elle est chargée de la recherche clinique, thérapeutique et en santé publique sur l'hépatite C.
Groupement d'intérêt public (GIP), elle a été créée en 1992 pour une durée initiale de six ans. Son contrat a déjà été renouvelé deux fois : en 1998 pour une période de deux ans et en 2000 pour trois nouvelles années. Le communiqué précise que « le renouvellement de l'agence ne pourra être effectif qu'après décision des ministres chargés de la Recherche et du Budget, au 1er janvier 2004, à l'expiration de la convention en vigueur ».
Au cours de ce même conseil d'administration, a été entérinée l'entrée d'un nouveau membre, l'IRD (Institut de recherche et de développement), dans le GIP.
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