L'AFFAIRE s'est terminée aussi discrètement qu'elle avait débuté en fanfare. Après avoir été reconvoqués pour passer les épreuves de biophysique et de biochimie le 16 juin, les 2 330 étudiants de première année de la faculté de Paris-Descartes n'ont finalement pas planché une seconde fois (« le Quotidien » du 28 mai). Au terme de plusieurs jours de flottement et après une «enquête administrative», la direction de la faculté a décidé d'entériner les résultats des épreuves des 6 et 7 mai.
Le 23 mai, la faculté avait adressé un mail à tous les étudiants de PCEM1 pour les informer qu'ils devraient repasser ces deux examens après la perte de deux copies. Pour l'une d'elle, l'étudiant concerné n'avait aucune chance de figurer au numerus clausus. Pour l'autre, l'étudiante était bien classée pour briguer un poste de médecine. Au terme de cette enquête, le président de l'université Axel Kahn et l'administrateur du centre universitaire des Saints-Pères, Daniel Jore, ont pourtant fait savoir aux étudiants par lettre que «les erreurs matérielles n'entach[ai]ent nullement la régularité des épreuves du concours». Le jury de la faculté décide donc de ne pas prévoir de recomposition le 16 juin, de maintenir le résultat des épreuves précédentes et de les afficher le 27 juin comme prévu.
Reçue avec 0/20.
Que s'est-il donc passé entre le 23 et le 27 mai ? Une médiation a eu lieu entre l'université et l'étudiante concernée par la «perte de copie». La direction de la faculté a facilement découvert l'identité de celle-ci puisqu'elle a rendu le jour de l'examen sa fiche du préchoix en lieu et place de sa copie. Ayant eu l'assurance que la responsabilité de la jeune fille était engagée, la faculté a décidé de lui mettre la note de 0 sur 20 et d'entériner les résultats des deux épreuves. L'étudiante a engagé un recours devant le tribunal administratif qui a refusé de l'examiner, estimant que la requête était infondée. «Notre problème, c'était de ne pas faire repasser le concours à nos 2400étudiants à cause d'une copie qui n'a pas été remise par inattention, confie au « Quotidien » le Pr Patrick Berche, doyen de la faculté de Paris-V, qui n'a pas directement en charge la première année des Cordeliers. C'est une bonne gestion de crise car les dégâts collatéraux auraient pu être extrêmes et aurait coûté des dizaines de milliers d'euros à la faculté.»
L'histoire a eu une issue heureuse. Les étudiants n'ont pas eu à repasser les épreuves, l'étudiante – distraite ou mal intentionnée – a finalement décroché in extremis une place en 2e année de médecine et la faculté a évité le scandale. «Tout est bien qui finit bien mais nous avons frisé la catastrophe, reconnaît le doyen de Paris V qui promet que cette affaire servira de leçon à la faculté. Nous allons multiplier les contrôles, notamment lors de la remise des copies par les étudiants en appliquant les règles du concours de l'internat.» Après l'imbroglio juridique qui a frappé le PCEM1 de Lille l'été dernier et l'annulation d'une épreuve de première année en janvier à Limoges, l'épisode de Paris-Descartes confirme si besoin en était qu'une révision des modalités du concours de PCEM1 est indispensable.
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