EN JUILLET dernier, l’AMM européenne et l’obtention du prix (Abbott n’avait revendiqué aucune augmentation) ont été rapidement obtenues (« Journal officiel » du 25 août 2006) pour la nouvelle forme galénique comprimés pelliculés (lopinavir 200 mg/ ritonavir 50 mg) de Kaletra, seul inhibiteur de protéase coformulé. L’activité antivirale, rappelons-le, est due au lopinavir, qui inactive des protéases du VIH ; le ritonavir, trop faiblement dosé pour avoir une activité antivirale, en inhibant l’enzyme du métabolisme du lopinavir, augmente les concentrations plasmatiques du lopinavir.
Les comprimés pelliculés se substitueront progressivement aux capsules molles (133,3 mg/ 33,3 mg). Pendant la période de transition, les deux formes seront simultanément disponibles (pharmacies d’hôpital et de ville), mais ne devront en aucun cas être coadministrées.
Les Laboratoires Abbott précisent que Kaletra (80 mg/20 mg) solution buvable subsiste, en particulier pour les enfants de plus de deux ans.
Des différences à connaître.
Les différences entre la forme capsule et comprimé pelliculé doivent être connues par tous les prescripteurs et patients concernés. Une lettre d’information, qui sera adressée par courrier aux professionnels de santé, et une plaquette d’information, distribuée aux patients, sont en ligne sur le site de l’Afssaps depuis le 4 septembre 2006.
Quelles sont ces différences ?
– Chez l’adulte et l’adolescent, la posologie quotidienne est de deux comprimés, deux fois par jour (au lieu de trois capsules molles, deux fois par jour).
– Les comprimés peuvent être pris au cours ou en dehors des repas (capsules : au cours du repas).
– Il n’est pas nécessaire d’entreposer les comprimés au réfrigérateur, ce qui est un avantage pour les personnes en situation précaire, les voyageurs et tous ceux qui souhaitent préserver une certaine discrétion à propos d’un traitement qui pourra donc être pris à l’insu des autres utilisateurs du réfrigérateur (famille, etc.).
– La suppression d’un certain nombre d’excipients de la forme capsule (huile de ricin, acide oléique, sorbitol) devrait permettre d’éviter les effets indésirables digestifs liés à ces excipients.
– Enfin, le conditionnement est simplifié : un seul flacon pour un mois de couleur sobre (jaune au lieu d’orange...).
Cette nouvelle forme galénique est très attendue car, souligne le Pr G. Pialoux (hôpital Tenon, Paris), elle peut contribuer à réduire la « mal-observance », réelle pierre d’achoppement pour l’efficacité optimale des antirétroviraux.
Une extrusion à chaud.
La nouvelle forme comprimé a pu être réalisée grâce à un procédé de fabrication galénique particulier, le Meltrex, qui consiste en une extrusion à chaud favorisant la dispersion solide homogène de principes actifs liposolubles dans une matrice polymérique hydrophile. Le procédé est rapide, simple, et préserve l’environnement (pas de solvant organique). Il permet une meilleure dissolution des principes actifs dans le tube intestinal et une biodisponibilité accrue, souligne le Dr G .Peytavin (hôpital Bichat, Paris).
La bioéquivalence des deux formes galéniques a été démontrée.
Aux Etats-Unis, où la forme comprimé est disponible depuis fin 2005, une enquête sur plus de 700 malades ayant une expérience de quatre mois pour chacune des deux formes révèle que les trois quarts des patients déclarent une amélioration globale de leur qualité de vie, de leur forme physique générale et 80 %, une amélioration globale des effets secondaires.
L’incidence de la fatigue est réduite, de même que celle des nausées et diarrhées – en cas de persistance de celles-ci, leur fréquence journalière et leur sévérité sont réduites – ; de même, l’incidence globale des ballonnements, des douleurs et régurgitations. Bref, 88 % des patients préfèrent les comprimés.
En France, l’observatoire KaleSat sera mis en place en octobre 2006 afin d’évaluer l’avis des patients.
Paris, conférence de presse organisée par les Laboratoires Abbott.
Site Internet Afssaps : www.afssaps.sante.fr.
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