Avec Roselyne Bachelot, Elisabeth Hubert a en commun d’avoir été une proche, puis une déçue de Jacques Chirac avant de se reconvertir dans le Sarkozisme. Ce médecin généraliste, nantaise d’origine, dont Nicolas Sarkozy vient en quelque sorte de faire son ambassadrice auprès des médecins doit savourer sa revanche. Ephémère ministre de la Santé du gouvernement Juppé, après avoir été le principal artisan du programme santé du futur président Chirac, elle fit partie des «jupettes», débarquées sans ménagement en novembre 1995, à peine six mois après avoir été nommée avenue de Ségur. Deux semaines plus tard, c’est l’annonce d’un plan Juppé dont elle s’est toujours démarquée et qui fut préparé dans son dos à l’automne 1995, par un certain Raymond Soubie, aujourd’hui conseiller social de Nicolas Sarkozy. Ironie de l’histoire, ces deux-là vont devoir apprendre désormais à travailler ensemble.
Elisabeth Hubert s’est installée en médecine, en syndicalisme et en politique en 1981. Elle exercera à Nantes la médecine générale une petite quinzaine d’années, tout en militant au sein de la CSMF et du RPR. Secrétaire générale de la CSMF de Loire Atlantique pendant plusieurs années au début des années 80, elle est tenante d’un syndicalisme médical polycatégoriel et elle figurera parmi les membres fondateurs de l’Unof, la branche généraliste de la CSMF. Enfin, politiquement, l’arrivée de la gauche au pouvoir au début des années 80 l’amène à militer au sein du RPR: elle sera élue en 1986 député de Nantes et jusqu’à sa nomination avenue de Ségur en 1995.
Son passage éclair au ministère de la Santé il y a quinze ans a en réalité sonné la fin de sa carrière politique: d’autant qu’à peine nommée, elle subit un revers électoral important en tentant en vain de ravir la mairie de Nantes à la gauche. Jamais elle ne se représentera à la députation. Sa reconversion se fit dans l’Industrie pharmaceutique comme directeur France du groupe Fournier pendant près de huit ans, avant de créer son entreprise de conseil en stratégie et en organisation dans le domaine de la santé. Depuis avril 2006, elle est aussi présidente de la FNEHAD (Fédération nationale des établissements d’hospitalisation à domicile). Elle doit (peut-être) sa désignation pour organiser la concertation sur la médecine de premire recours à sa proximité avec un très proche de Nicolas Sarkozy : Franck Louvrier, le «Monsieur communication» du président, lui aussi nantais d’origine, fut dans une vie antérieure le collaborateur d’Elisabeth Hubert, à l’Assemblée Nationale, puis au ministère de la Santé.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature