Droit de mourir

Le combat d'une Britannique de 30 ans

Publié le 14/02/2007

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HANDICAPÉE et souffrant d'une grave anomalie cardiaque, une jeune femme de 30 ans a saisi la Haute Cour de Londres pour obtenir le droit de mourir, au nom du respect de ses droits humains. Kelly Taylor, à laquelle son médecin donne moins d'un an à vivre, souffre d'une malformation cardiaque inopérable, le complexe d'Eisenmenger, associée dans son cas à un autre handicap de naissance, une déformation du squelette connue sous le nom de syndrome de Klippel-Feil. La jeune femme a indiqué qu'elle n'était pas « déprimée » mais qu'elle avait décidé il y a cinq ans que sa vie ne valait « plus la peine d'être vécue ». Soutenue dans son combat par son époux, elle a déjà tenté deux fois de mettre fin à ses jours, en vain. Kelly Taylor souhaite aujourd'hui que les médecins augmentent sa dose de morphine, pour la plonger dans un état semi-comateux. Et si la morphine ne suffit pas à la tuer, elle a précisé, dans ses « dernières volontés », qu'elle ne voulait pas être nourrie ou hydratée de force. Mais ses médecins ont refusé, arguant que cela revenait à de l'euthanasie, illégale au Royaume-Uni et passible de quatorze ans de prison. Ses avocats ont l'intention de mettre en avant la Convention européenne des droits de l'homme, dont l'article 3 interdit « les traitements inhumains ou dégradants » et l'article 8 souligne le droit au respect de la vie privée. La jeune femme entend demander des dommages et intérêts si elle n'est pas autorisée à mourir. La Haute Cour a annoncé qu'elle étudierait son cas dans la dernière semaine de mars. Selon une étude du Royal College of Physicians (RCP) publiée en mai dernier, les trois quarts des médecins britanniques (73,2 %) sont opposés à un changement de la législation sur l'euthanasie, et ce refus est de 95,4 % chez les médecins spécialisés dans les soins palliatifs.

Le Quotidien du Mdecin