Malgré un « combat » qui dure maintenant depuis de longues années, les médecins esthétiques attendent toujours d'être considérés comme ils le souhaitent : des praticiens dont l'exercice est particulier, ni simples généralistes ni chirurgiens, mais spécialistes répondant à une demande de la population qui ne ressent pas le besoin de recourir à des actes chirurgicaux plus ou moins lourds.
« Nous sommes, explique le Dr François Turmel, vice-président du Syndicat national des médecins esthétiques (SNME), le chaînon manquant entre le médecin généraliste et le chirurgien esthétique. »
Pour les responsables du syndicat, la médecine esthétique répond aux besoins exprimés par un certain nombre de Français qui veulent prévenir ou ralentir les effets du vieillissement et du temps. « A cet égard, précise encore le Dr Turmel, la médecine esthétique dispose de techniques - liposculpture, microtransplantations capillaires, produits de comblements, laser - qui permettent en toute sécurité de réparer ou corriger certaines disgrâces liées au vieillissement. »
Mais ces médecins qui suivent une formation particulière (voir encadré) par l'intermédiaire d'une structure privée, le Collège national de médecine esthétique (CNGE), ne sont pas toujours bien acceptés par certains de leurs confrères. Ceux-ci, surtout des spécialistes, estiment clairement qu'ils leur font une concurrence que certains n'hésitent pas à qualifier de déloyale. Ce dont se défendent avec vigueur les médecins esthétiques. « Ce que nous faisons, explique le Dr Charles Gadreau, également vice-président du SNME et directeur du Collège national de médecine esthétique, personne ne le fait, et notre formation, et surtout notre formation postuniversitaire, nous y prépare. Il ne s'agit pas pour nous d'entrer en concurrence avec d'autres spécialistes, ni de leur faire de l'ombre, mais de répondre à une demande précise de la population, appel qui, sans nous, ne serait pas entendu. »
Une charte
Et pour le SNME, la seule solution pour que chacun retrouve son calme et ses repères, est de reconnaître officiellement cette spécialité de médecine esthétique.
Ce n'est pas gagné. En effet, s'il est vrai que le gouvernement Juppé a été sensible à ces arguments et que seule la dissolution surprise de l'Assemblée nationale par Jacques Chirac en 1997 a contrarié une reconnaissance qui semblait acquise à l'époque, le gouvernement Jospin n'a pas voulu reprendre ce projet, et l'actuel ministre de la Santé n'a pas vraiment répondu aux attentes de ces praticiens.
Cependant, ils ne perdent cependant pas espoir. « Nous savons, dit le Dr Turmel, que nous avons la raison pour nous et que notre travail plaide en notre faveur. Preuve en sont les patients qui font de plus en plus appel à nous, alors que nous ne bénéficions d'aucun moyen pour nous faire connaître. Notre compétence est la meilleure de nos publicités. »
Pour montrer toute l'importance de sa démarche, le syndicat des médecins esthétiques vient de publier une charte que tous les médecins qui pratiquent cet art et entrent au SNME vont signer. Une charte par laquelle le praticien s'engage notamment à perfectionner régulièrement ses connaissances et à faire évaluer sa pratique professionnelle. Il doit aussi s'engager à obtenir le consentement éclairé de son patient « en lui donnant une information loyale, claire et appropriée », à ne pas « prescrire des dispositifs médicaux dont l'utilisation serait incertaine » et à refuser tout traitement qui « serait inadapté ou qui dépasserait ses propres compétences ».
Une charte qui engage certes les médecins esthétiques auprès de leurs patients, mais aussi de l'Ordre et des pouvoirs publics, dont ils attendent maintenant une reconnaissance officielle qui leur permettrait, conclut le Dr Turmel, « d'exister ».
La formation du Collège national de médecine esthétique
Pour former et perfectionner les médecins qui se destinent à la médecine esthétique, le Syndicat national des médecins esthétique a mis en place le Collège national de médecine esthétique (CNME)*, dont l'enseignement est notamment reconnu par l'Union internationale de médecine esthétique.
Cette formation, privée, est réservée aux médecins déjà en exercice et aux étudiants en fin d'études. L'enseignement court sur trois années et propose une formation théorique et pratique. Il est assuré par plus de soixante professeurs, dont des professeurs universitaires. Une trentaine de maîtres de stage sont agréés pour assumer les cours pratiques en troisième année.
Le cursus s'achève par la rédaction et la soutenance d'un mémoire de fin d'étude.
* Renseignements : 01.44.63.04.42.
http//www.cnme.com.fr.
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