Insulinothérapie et diabète de type 2

Le coaching téléphonique a du bon

Publié le 14/04/2005
Article réservé aux abonnés

LE MODE d'insulinothérapie chez le diabétique de type 2 peut être très variable : une seule injection par jour avec une insuline lente de type glargine (insuline Lantus) ou detemir, associée à un traitement oral, ou plusieurs injections soit d'un mélange préparé, soit d'une insuline lente et d'une autre rapide.

Education et suivi.
Chez les diabétiques de type 2, le passage à l'insuline nécessite un minimum d'apprentissage et de réflexes, en particulier pour adapter les doses d'insuline. Après l'éducation faite de manière traditionnelle à l'hôpital ou en cabinet libéral, un suivi est indispensable pour aider le diabétique à s'autonomiser à la fois dans l'autosurveillance, mais surtout dans l'adaptation des doses d'insuline.
Une expérience de coaching a été réalisée au centre hospitalier de Besançon qui met en évidence l'intérêt de cette technique pour autonomiser le patient.
L'étude a été menée auprès de 80 patients pour évaluer si un contact téléphonique régulier par des infirmières permettait d'adapter au mieux les doses d'insuline Lantus chez ces patients diabétiques de type 2. Parmi les objectifs secondaires, le taux d'hémoglobine glyquée, le poids, le nombre d'hypoglycémies et d'hypoglycémies sévères, la satisfaction du patient et des soignants ont été analysés.
Le patient pouvait être soit sous insuline Lantus seule, soit associée à des antidiabétiques oraux, ou une insuline rapide. Il devait être joignable par téléphone et ne pas nécessiter d'infirmier pour l'autodétermination glycémique et l'injection. Un protocole a été mis en place avec des consignes pour les infirmières appelantes, une fiche de suivi, une fiche d'appel et des questionnaires de satisfaction.
Les patients ont été randomisés en deux groupes : un groupe recevant des conseils éducatifs et un suivi traditionnels et un autre bénéficiant en plus d'un appel téléphonique hebdomadaire. Chaque appel durait environ dix minutes. L'expérience a été menée sur trois mois.
L'objectif pour l'adaptation des doses était une glycémie à jeun inférieure à 1 g/l sans hypoglycémie. Si, pendant trois jours de suite, la glycémie était supérieure à 1 g/l, les patients augmentaient de deux unités la dose d'insuline. Si la glycémie était inférieure à 0,75 g/l, la dose d'insuline glargine était diminuée de deux unités immédiatement.
A l'issue de l'expérience, 66 % des patients coachés étaient autonomes et adaptaient leur dose d'insuline alors que seulement 13 % des non-coachés étaient autonomes et 20 % d'entre eux adaptaient leur dose d'insuline.
Il n'y a pas eu davantage d'hypoglycémies dans les deux groupes. La prise de poids (environ 1 kg) a été similaire dans les deux groupes.
Les patients bénéficiant du coaching ont augmenté leur dose d'insuline de manière plus importante (+ 15 unités) que ceux non-coachés (+ 7 unités). Dans les deux groupes, l'hémoglobine glyquée est passée de 9 à 7 %.
En ce qui concerne les questionnaires de satisfaction, il y avait une quasi-unanimité tant du côté des soignants que des patients.

D'après la communication de C. Touvrey, P. Arbez, I. Coquillard, C. Zimmermann et A. Penfornis (Besançon).

BORYS Jean-Michel

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7730