LES RESULTATS d'une étude randomisée plaident en faveur d'une utilisation généralisée du co-trimoxazole chez les enfants infectés par le VIH dans les pays aux ressources limitées.
L'étude a été interrompue prématurément quand ont été constatés les résultats manifestement favorables. Diana Gibb et coll. ont inclus 541 enfants âgés de 1 à 14 ans dans leur essai mené en Zambie, un pays où la résistance aux antibiotiques est répandue.
74 décès contre 112.
La moitié du groupe a pris du co-trimoxazole quotidiennement et l'autre moitié, un placebo. Au terme d'un suivi de 19 mois, on a compté 74 décès dans le groupe prenant l'antibactérien (soit 28 %) et 112 dans le groupe placebo (42 %), ce qui donne une différence significative (p = 0,0002), avec un risque relatif de 0,57 sous co-trimoxazole (réduction de la mortalité de 43 %). La mortalité a été améliorée quels que soient l'âge, le taux des CD4, et cet avantage s'est maintenu pendant au moins 12 mois supplémentaires. Plus d'un tiers des enfants avaient un taux de CD4 supérieur au seuil de prescription des traitements antirétroviraux selon les recommandations.
Le co-trimoxazole (triméthoprime-sulfaméthoxazole) est un médicament aux propriétés antibactériennes et antiparasitaires de coût bas et largement distribué dans le monde. Il est très efficace dans la prévention de la pneumocystose à Pneumocystis carinii chez les patients VIH+. Selon les auteurs, le mécanisme d'action du produit dans cette étude n'est pas très clair et ne semble pas concerner uniquement Pneumocystis carinii (aucun cas documenté chez les patients de l'étude). On étudie les éventualités d'un impact sur Streptocoque et le plasmodium.
Quoi qu'il en soit, estiment les auteurs, « nos résultats devraient être généralisés pour mettre en place une politique universelle s'adressant à des enfants ayant des signes cliniques d'infection par le VIH en Afrique. » Tous devraient recevoir du co-trimoxazole quel que soit le nombre des CD4, l'âge et les résistances. Des analyses économiques sont prévues pour évaluer les coûts et bénéfices de cette approche.
« The Lancet », vol. 364, 20 novembre 2004, pp. 1865-1871.
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