LA LOI DE FINANCEMENT de la Sécu pour 2008 laisse toujours un goût amer au président du Centre national des professions de santé (CNPS, qui regroupe 28 syndicats de praticiens libéraux), même si le CNPS va «tout faire» pour que les prochains décrets d'application atténuent sa portée. Dans un contexte économique défavorable, l'objectif national de dépenses d'assurance-maladie (ONDAM), que les professionnels de santé libéraux jugent «insuffisant» pour 2008,sera «vraisemblablement dépassé», pronostique le Dr Michel Chassang. Comme le comité d'alerte (1) «bloquera toute avancée conventionnelle éventuelle», le leader du CNPS et de la CSMF (Confédération des syndicats médicaux français) s'attend à «une année blanche en matière d'honoraires». «Cette situation, paradoxalement, est profitable au syndicalisme puisqu'elle contribue à réanimer le CNPS et en particulier ses comités départementaux (CDPS) . Nous sommes mobilisés et prêts à faire des propositions.»
Le CNPS, qui se dit «complémentaire» à l'Union nationale des professions de santé (UNPS, plus institutionnelle), peaufine sa «nouvelle image», grâce à un logo rénové, une newsletter hebdomadaire et un changement de look de son site Web. Surtout, les praticiens libéraux réunis au sein du CNPS comptent «participer de manière active» aux chantiers «intéressants» ouverts simultanément par le gouvernement, prévient le Dr Chassang, qu'il s'agisse de la réforme de l'hôpital, des états généraux de l'organisation du système de soins (EGOS), des agences régionales de santé (ARS) ou du financement. Le CNPS déplore cependant que les professionnels de santé non médecins doivent attendre la deuxième vague d'auditions pour s'exprimer, après «la grand-messe avec les seuls médecins», et donc «une fois que tout sera bouclé».
Puisqu'un projet de loi sur l'accès aux soins est annoncé pour l'été, le Dr Chassang souhaite qu'il y ait à cette occasion «un rééquilibrage entre secteurs public et privé» et que «le gouvernement renoue avec les vertus du dialogue ouvert et franc».
Des débats de terrain.
Dans cette perspective, le CNPS commence à organiser des conventions nationales à l'intention de ses comités départementaux, afin d' «entamer un débat avec ceux qui sont sur le terrain» et de structurer les propositions. La toute première convention se tiendra le 31 janvier à Paris et aura pour thème : «Soins de proximité: les (professionnels) libéraux de santé s'engagent». Parmi les personnalités invitées aux trois tables rondes, figurent Frédéric Van Roekeghem (patron de l'assurance-maladie), les anciens ministres Claude Evin (président de la Fédération hospitalière de France), Elisabeth Hubert (à la tête de la Fédération de l'hospitalisation à domicile), Pierre Méhaignerie (président de la commission des affaires sociales de l'Assemblée), mais aussi des experts et des représentants des patients. Le 14 mars, le CNPS organisera sa deuxième convention nationale sur le thème de la régionalisation et des futures ARS, où les praticiens libéraux, là aussi, veulent trouver «toute leur place».
(1) Instauré par la réforme de 2004, le comité d'alerte intervient si les dépenses dépassent le taux de l'ONDAM de 0,75 point.
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