LE CENTRE NATIONAL des professions de santé (Cnps, où sont représentés 28 syndicats) vient d'annuler ses assises, prévues le 9 mars prochain, en raison de «difficultés d'organisation».
Six candidats à l'élection présidentielle avaient été conviés à ces assises, mais aucun d'eux n'a confirmé formellement sa venue à ce jour. Or les administrateurs du Cnps ont décidé que les assises n'accueilleraient que «les candidats en personne» et non des seconds couteaux, explique son président, le Dr Dinorino Cabrera.
Cette annulation est une première, alors que les assises du Cnps sont traditionnellement un temps fort pour le monde de la santé en période électorale. En 2002, par exemple, le candidat Chirac y avait promis de «tourner définitivement la page» de la maîtrise comptable issue du plan Juppé de 1995.
«C'est regrettable car Ségolène Royal, par exemple, avait apparemment un message à nous faire passer» (« le Quotidien » du 26 février), relève Jean-Claude Michel, chirurgien-dentiste et vice-président du Cnps. «En période électorale, on était en droit d'attendre un jeu de questions/réponses», souligne un autre vice-président du Cnps, Jean-Jacques Magnies. Ce kiné note que Nicolas Sarkozy, François Bayrou et Claude Evin (qui représentait Ségolène Royal) avaient participé sans débattre au 20e congrès de l'Unapl (Union nationale des professions libérales), le 8 février dernier. «Ont-ils peur d'affronter les professionnels de santé libéraux ou est-ce que la santé n'est pas un thème porteur?», s'interroge Jean-Jacques Magnies. Pierre Leportier, lui aussi vice-président du Cnps, penche plutôt pour la seconde explication.
Dans les programmes politiques présentés en 2007, «les volumes consacrés à la santé sont assez faibles, quels que soient les candidats de droite ou de gauche», déplore ce pharmacien, alors que, «d'habitude, elle y tient une place importante». «C'est un peu dommage, poursuit-il, car toutes les catégories de professionnels de santé veulent avoir des perspectives pour l'avenir. Pas mal de questions restent en plan: les problèmes de désertification médicale, de transposition des directives européennes, de prise en charge des personnes âgées à domicile...»
Le président du Cnps est lui aussi taraudé par certaines interrogations : «Comment calculer l'Ondam [Objectif national de dépenses d'assurance-maladie] pour qu'il intègre les orientations prises? Comment sont financés les plans sommeil et antitabac? Comment hospitaliser moins sans faire flamber les dépenses de la médecine de ville?»
Les professions de santé libérales s'efforceront de recevoir des réponses par d'autres moyens. Selon le Dr Cabrera, le bureau du Cnps compte soumettre un questionnaire écrit aux candidats et obtenir d'eux «des rencontres en petit comité».
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