La rémunération sur objectifs de santé publique (ROSP), mise en place en 2012, aurait besoin d’un sérieux toilettage, affirme la société savante de médecine générale.
Sur les 29 indicateurs retenus par l’assurance-maladie pour déterminer les primes à la performance des médecins, 24 permettent de mesurer la qualité de la pratique médicale dont un tiers concernent la prise en charge des patients diabétiques. Or, plusieurs critères mériteraient d’être révisés, affirme le collège national des généralistes enseignants (CNGE).
« Le dosage quadri-annuel de l’HbA1C et son niveau de contrôle pour tous les patients n’ont pas démontré leur utilité », affirme le CNGE. Dans la même veine, le collège remet en question la pertinence de deux indicateurs de la ROSP portant sur le contrôle du LDL-cholestérol et deux autres sur la prévention cardiovasculaire des patients diabétiques hypertendus par une statine ou par une aspirine à faible dose.
Le collège scientifique des généralistes enseignants recommande « la prescription d’une statine chez les patients à haut risque cardiovasculaire et la prescription d’aspirine chez ceux en prévention secondaire ».
Critères légitimes
« Les données de la science ont changé, argumente le Pr Vincent Renard, président du CNGE. Il est temps d’acter que ni les services médicaux de l’assurance-maladie, ni les syndicats médicaux ne sont les mieux placés pour établir des critères scientifiques évolutifs. Il faut sortir de ce système. »
Le collège appelle de ses vœux une concertation pluri-professionnelle pour faire évoluer les indicateurs de la ROSP afin qu’ils soient légitimes : « Ils devraient être à la fois scientifiquement, cliniquement, et économiquement pertinents pour améliorer la santé de la population. »
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