Plus que tout autre style musical, le jazz est une musique de filiation. Un style où l’on s’invente ou l’on adopte une famille, un père ou une mère, voire aujourd’hui un grand-père ou une grand-mère… Le jazz est donc une musique généalogique. C’est dans cette logique que se situe le nouveau et très beau CD de Stéphane Belmondo, « Love For Chet » (Naïve). Découvert et parrainé par Chet Baker dans les années 1980 alors qu’il était tout jeune musicien à Paris, le trompettiste/bugliste (qui possède vraisemblablement l’un des plus beaux sons actuellement au bugle) a attendu plus d’un quart de siècle avant de rendre hommage, crier son amour et surtout remercier son mentor. Dans une configuration originale qu’affectionnait Chet (trompette, guitare, contrebasse), avec Jesse Van Ruler et Thomas Bramerie, le leader, totalement habité lyriquement et mélodiquement par l’ombre de sa source d’inspiration, revisite et réadapte des standards devenus éternels. Un véritable hymne à l’amour. À écouter le 6 mai au New Morning, à Paris.
À l’aube de ses 40 ans, Alex Tassel a décidé de marquer cet anniversaire de belle façon. Connu en dehors du monde du jazz pour sa collaboration au projet Gamblin Jazze de Wilde Sextette, avec l’acteur Jacques Gamblin et son vieil ami, le pianiste Laurent de Wilde, le trompettiste (et aussi bugliste) vient d’enregistrer « Serenity » (Moods Recordings/L’Autre Distribution). Associé à quelques-uns des musiciens les plus représentatifs de la scène jazz française (Laurent de Wilde, Sylvain Beuf au saxo, Diego Imbert à la contrebasse et Julien Charlet à la batterie), il y délivre huit compositions originales. Elles évoquent un jazz acoustique aérien et son swing moderne et, dans le jeu et le timbre, autant de trompettistes qui ont influencé le leader, de Clifford Brown à Miles Davis et Chet Baker. Alex Tassel sera au Duc des Lombards, à Paris, les 5 et 6 juin.
L’influence du rock
Le rock est devenu une source d’inspiration pour la nouvelle génération de jazzmen, ouverte à toutes les cultures, qui revisite notamment Sting, Radiohead et surtout The Doors. Dernier musicien à tenter l’expérience, le trompettiste italien Luca Aquino, avec « OverDOORS » (Bonsaï Music/Harmonia Mundi). Découvert en France pour son travail aux côtés du batteur Manu Katché, il a fait appel à des invités vocalistes comme Rodolphe Burger (ex-Katonoma), Petra Magoni et Carolina Bubbico (sur trois titres), en plus de son quartet très électrifié. En totale admiration pour la musique de l’emblématique groupe de rock psychédélique créé par Jim Morrison, ce petit monde nous livre un album dans lequel se mêlent des effets planants et l’énergie propre au rock binaire. Les quatre musiciens présenteront leur projet lors du Paris Jazz Festival, le 13 juin au Parc Floral.
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