LA SURPRISE n'en était pas une, lorsque, après sa réunion de juin dernier, le groupe d'expert du Centre international de recherche sur le cancer (Circ) a classé comme agents cancérogènes les associations estroprogestatives utilisées en contraception ou en traitement hormonal substitutif de la ménopause. De fait, les mentions légales des pilules relèvent le risque de cancer du sein, quant au THS, il n'est guère besoin de rappeler les résultats des diverses études (et leur médiatisation) à propos de ce même risque.
En pratique, le travail d'analyse de la littérature mené par les 21 chercheurs issus de 8 nations différentes a été plus précis que cela.
En ce qui concerne les contraceptifs oraux, il apparaît qu' « existe une légère augmentation du risque de cancer du sein chez les utilisatrices actuelles et récentes..., mais dix ans après la fin de l'utilisation, le risque semble être redevenu semblable à celui des femmes qui n'en ont jamais utilisé ». Vincent Cogliano, du Circ, explique que des études publiées au cours des cinq dernières années ont permis d'aboutir à une telle conclusion, même si la « pilule était déjà classée dans le groupe 1, celui des agents cancérogènes pour l'homme, en raison d'une majoration, déjà relevée, du taux de cancers du foie, affection rare dans les pays développés ». Ce risque est en effet relevé dans les populations où l'infection par le virus de l'hépatite B et les maladies hépatiques chroniques enregistrent une faible prévalence.
Avec la durée d'utilisation.
Les experts relèvent également que le « risque de cancer du col utérin augmente avec la durée d'utilisation des contraceptifs oraux combinés ».
L'analyse de littérature n'apporte pas que des points négatifs. Elle permet de découvrir que « les risques de cancer de l'endomètre et de l'ovaire sont diminués de façon homogène chez les femmes qui utilisent des contraceptifs oraux. la réduction est généralement plus forte lorsque l'utilisation est plus longue et une certaine réduction persiste au moins quinze ans après interruption de l'utilisation ». Ce dernier point fait suggérer aux experts que le bénéfice global de la pilule pourrait être positif. Une analyse est à mener dans chaque pays, dans ce sens.
Quant au THS, il était auparavant considéré comme « peut-être cancérogène » (groupe 2B). La nouvelle évaluation constate qu'il accroît le risque de cancer du sein et, lorsque les progestatifs sont administrés moins de dix jours par mois, celui de cancer de l'endomètre.
Informations bientôt disponibles sur le site du Circ : http://monographs.iarc.fr
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature