ENVIRON 4 500 contrôles seront réalisés chez les quelque 10 000 sportifs attendus pour la XXIXe olympiade, à Pékin, du 8 au 24 août 2008. Soit 694 contrôles de plus qu'à Athènes et, souligne le Dr Patrick Schamasch, 441 seront effectués dès l'ouverture du village olympique, avant celle des Jeux, avec 258 tests urinaires et 183 tests sanguins. Le directeur médical du CIO veut en effet éliminer toute période blanche en termes de contrôle et en finir avec la période dite test-free qui caractérise traditionnellement les jours et les heures précédant les compétitions officielles.
«Ces tests seront réalisés n'importe où dans le monde par des équipes accréditées par la commission médicale, précise au « Quotidien » le Dr Schamasch, qui se félicite de la montée en puissance de la lutte antidopage. Elle devrait atteindre le seuil des 5 000 contrôles lors de l'olympiade londonienne de 2012, ce qui permettra de contrôler la moitié des sportifs engagés et de réaliser une avancée symbolique.
Les transfusions autologues restent indétectables.
A Pékin, aucune nouveauté majeure ne se dessine quant aux modes de détection, hormis l'affinage des tests sur les transfusions homologues, inaugurés lors des jeux d'Athènes, les transfusions autologues semblant devoir rester indétectables à l'échéance de l'année prochaine et faisant actuellement l'objet de recherches financées par l'AMA (Agence mondiale antidopage).
La sécurité sanitaire chinoise continue par ailleurs de faire l'objet d'une vigilance spéciale. « Le risque de positifs dus à l'alimentation est suivi de très près, confirme le Dr Schamasch, qui souligne que «la République populaire ne détient pas le privilège de l'utilisation des stéroïdes anabolisants dans l'élevage. C'est un système de haute technologie qui devra être mis en place pour éviter que des athlètes ayant consommé du porc aux stéroïdes et des volailles aux antibiotiques ne soient détectés positifs».
Plusieurs affaires retentissantes ont en outre défrayé la chronique internationale. L'agence de presse Chine nouvelle a notamment relaté un scandale de dopage dans une école d'athlétisme, une affaire organisée à grande échelle par le corps enseignant, avec des professeurs qui ont été surpris à distribuer de la testostérone et des seringues. «De telles affaires préoccupent jusqu'au sommet du gouvernement qui ne veut pas perdre la face sur le plan international», affirme l'ancien patron du centre de contrôle antidopage chinois, Yang Shumin. «Le fait que ces informations soient mises sur la place publique confirme que les autorités sont déterminées à mener le combat contre le dopage, estime le directeur médical du CIO, qui, depuis le choix de Pékin, en 2001, déclare travailler «la main dans la main» avec le comité local d'organisation et son responsable médical, le Dr Djamping Dai, radiologue de formation. Trois fois par an, un comité de coordination se réunit et veille au bon avancement des préparatifs ; le prochain se déroulera du 10 au 19 avril, à Pékin.
Pendant ce temps, l'AMA met la dernière main à la révision du code mondial antidopage. Elle devrait imposer des suspensions provisoires en cas de contrôle positif de l'échantillon A, ainsi qu'une plus grande flexibilité dans l'application des sanctions : des réductions de peine seraient désormais envisageables, de même que, a contrario, des aggravations de sanctions jusqu'à quatre ans, en cas de circonstances aggravantes, comme l'utilisation de substances lourdes, telles les stéroïdes anabolisants.
La nouvelle version du code devrait encore garantir un statut aux sportifs dopés repentis, sans descendre toutefois en dessous de six mois de sanctions. Enfin, en ce qui concerne la révision de la liste des produits interdits, le Dr Schamasch rappelle que le CIO s'oppose catégoriquement au retrait des cannabinoïdes.
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