APRÈS LE SUCCÈS des « Choristes », Christophe Barratier s'est certes demandé comment affronter la difficulté du deuxième film, qui allait forcément être accueilli avec un regard plus critique. Il a vite répondu : «Pourquoi ferais-je autre chose que ce dont j'ai vraiment envie?» Des chansons de Reinhardt Wagner (« l'Heure Zéro », « Mortel Transfert », « la Dilettante ») lui ont fourni l'inspiration d'une histoire romanesque comme il les aime. Avec la collaboration de Julien Rappeneau pour le scénario, de solides références cinématographiques en tête (René Clair, Carné, Prévert, Duvivier et même Busby Berkeley…) et l'enthousiasme de son producteur et oncle Jacques Perrin (Galatée Films), il s'est lancé dans une aventure cinématographique qui se soucie peu de l'air du temps, même si certains thèmes trouvent des échos dans l'époque actuelle. 1936, donc, et le Front populaire. Un music-hall en perdition, un spéculateur d'extrême droite, parce qu'il faut un méchant, et une belle équipe de trois pieds nickelés qui tentent de faire revivre le lieu – le mari abandonné à qui on enlève son fils, le syndicaliste pur mais pas si dur, et l'imitateur raté prêt à presque tout pour des applaudissements.
Le film n'est pas avare de rebondissements, joyeux ou mélodramatiques. La vraisemblance n'y est pas, puisque c'est une fable, un conte, mais l'esprit de l'époque, oui, tel que le cinéma nous l'a légué. C'est souvent enlevé, parfois un peu appliqué, quand le décor (le « faubourg » reconstitué du côté de Prague) prend le pas sur le récit, ou convenu, quand les personnages s'effacent derrière les stéréotypes. L'émotion est là, en tout cas, et les acteurs ne manquent pas de répondant. Rien d'étonnant à cela puisqu'il s'agit de Gérard Jugnot, Clovis Cornillac, Kad Merad, Bernard-Pierre Donnadieu, qui ont fait leurs preuves. Et puis il y a Nora Arnezeder, dont la fraîcheur, la malice et le talent éclatent sur l'écran.
Les métiers du cinéma
« Faubourg 36 » est l'occasion de présenter aux jeunes (à partir de 8 ans) les métiers du cinéma. Sylvie Baussier a suivi le tournage et présente dans un album illustré de grandes et nombreuses photos les professionnels concernés, du scénariste et réalisateur Christophe Barratier au directeur de la production François Hamel, en passant par le story-boarder, le chef machiniste, la maquilleuse, l'accessoiriste, le directeur de casting, etc. Un livre très instructif pour les passionnés de cinéma de tous âges.
« Faubourg 36 et les métiers du cinéma », Seuil, 80 pages, 15 euros.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature