Le CHU de Toulouse porte plainte

«YEUX D’ANIMAUX accrochés aux sonnettes, intestins et boyaux dégoulinant du plafond, vomissures, merguez et sardines écrasées sur les murs, dégradation et destruction des ascenseurs, 38extincteurs vidés, plaques de signalisation arrachées...» Les témoignages révélés dans « la Dépêche du Midi » ne concernent pas des émeutes en banlieue, mais les débordements d’une fête organisée par une vingtaine d’internes et de chefs de clinique du CHU toulousain de Purpan à l’occasion du départ d’un des leurs. En pleine nuit, «quasiment nus et saouls», selon le personnel et les patients témoins de la scène, ils ont pénétré dans l’hôpital distant de quelques centaines de mètres de l’internat. Ils ont très rapidement rendu les lieux méconnaissables. «Les internes organisent très régulièrement des fêtes lors des changements semestriels de stage, mais aucune comme celle de la nuit du 19 au 20mai n’avait connu pareilsdébordements, commente le Dr Hugues Ferrand, directeur adjoint du CHU de Toulouse. Les usagers et le personnel présents ont été profondément choqués par ces comportements irrespectueux». Avec l’aide de vigiles, le personnel soignant est parvenu à renvoyer les fauteurs de trouble dans l’internat après leur passage tumultueux dans le service d’urgences et un bâtiment d’hospitalisation. Le CHU a décidé de porter l’affaire devant la justice et de porter plainte contre X pour «dégradations et troubles à l’ordre public». «Il faut marquer le coup et faire comprendre à ces internes que leur comportement irresponsable a choqué les usagers, ajoute le Dr Ferrand. Travailler en milieu hospitalier impose de respecter certaines règles, il y a des limites à ne pas franchir.» Au lendemain des incidents, l’association des internes des hôpitaux de Toulouse a exprimé ses regrets et présenté ses excuses auprès des autorités du CHU, des personnels et des patients. Elle s’est engagée à rembourser les dégradations estimées à 7 000 euros.