Bourgogne

Le CHU de Dijon fait peau neuve

Publié le 29/05/2012

Article réservé aux abonnés

Que sont devenus les crédits Hôpital 2007 ? Ont-ils été utilisés à bon escient ? Le CHU de Dijon, lancé dans une opération de reconstruction de son site et de modernisation de sa logistique, en est un exemple probant. « Nous avons engagé un chantier qui répond à un double principe : le choix d’un site unique, et l’édification d’une cité hospitalière. Pour ce faire, nous avons choisi le site du bocage, intéressant du fait de la proximité du campus universitaire et de son accès pratique vers le centre-ville. » Coût de l’opération : 400 millions d’euros. Alors même qu’il ne devait s’élever qu’à 185 millions d’euros, tel qu’il avait été présenté pour Hôpital 2007. « Bocage central nous a coûté 25 % de plus, la stérilisation a coûté 10 à 15 % de plus et Eiffage nous a facturé en sus des fiches techniques très onéreuses », explique Charles-Pierre Pons, directeur du CHU. Les opérations de rénovation ont en fait débuté en 2003 avec la remise à neuf de la maternité, jusqu’en 2009. Puis ce fut le tour du plateau technique de biologie (PTB), ouvert lui aussi en 2009, et qui regroupe désormais tous les labos de biologie. La même année ouvrait la stérilisation centrale, un groupement de coopération sanitaire (GCS), géré en commun par le centre de lutte contre le cancer (CLCC) Georges-François Leclerc et des cliniques de Dijon. Restait le chantier d’envergure, à savoir le regroupement des trois sites principaux, l’hôpital général du centre-ville, Bocage et Champmaillot. Ce regroupement s’est déroulé en deux phases. La première phase a concerné 80 % de la construction. « La mise en service s’est faite entre novembre 2010 et février 2011, précise Charles Pierre Pons. La phase 2 va être mise en service de manière progressive en quatre temps : juin 2013, novembre 2013, juin 2014 et fin 2014. » Le site Bocage central représentera 777 lits, 80 000 m2. « L’architecture du site s’organise autour d’une partie centrale, qui bénéficie d’un accès à la lumière naturelle, et un système de rues qui l’entoure. » Pour desservir et approvisionner un site aussi spacieux, le service logistique a également été repensé. « Nous avons ouvert la nouvelle plateforme logistique en mars 2009, sous la forme d’un bail emphytéotique hospitalier. C’est le magasin général du CHU. » Le service logistique comporte plusieurs services : le service transport, le service course, le service postal. Surtout, la logistique est équipée d’automates, qui sécurisent les échanges et font gagner un temps précieux aux équipes soignantes. Il s’agit des AGV encore surnommées tortues, lesquelles peuvent transporter des charges allant jusqu’à 500 kg. Au nombre de neuf, ces AGV desservent le site de Bocage à partir de trois gares d’approvisionnement, dont l’une est dédiée à la restauration. Ces AGV (avec guidage laser) transportent indistinctement plateaux-repas, linge, médicaments ou dispositifs médicaux dans les unités fonctionnelles, à l’aide de cinq ascenseurs et d’un monte-charge dédié aux blocs opératoires. « Nous réalisons 16 500 mouvements par mois », explique Clément Dentraygues, responsable logistique du CHU. Pour compléter les AGV, l’hôpital dispose aussi d’un système de transport par tube pneumatique, qui peut transporter en urgence (7 m/s, pour des charges de moins de 3 kg) des prélèvements à analyser à la PTB. Pour les prélèvements non urgents, l’hôpital dispose d’un système de transport par valisettes sur rail, pour des charges de 10 kg maximum. « Ces transports automatisés réduisent la manutention, et les erreurs d’acheminement », explique Jean Pereira, directeur commercial Swisslog. Dans les services, les différents envois (linge, restauration, dispositifs médicaux…) sont pris en charge par des logisticiens d’étage, soulageant ainsi les soignants de tâches subalternes. Selon les responsables de la logistique, cela a permis un gain de 7 minutes/jour de temps soignant, mis à profit auprès des patients.