L'AGENCE REGIONALE de l'hospitalisation (ARH) d'Ile-de-France n'est pas la seule à multiplier les contrats de retour à l'équilibre financier avec les hôpitaux en situation de déficit (« le Quotidien » du 26 octobre). La tendance se généralise sur le territoire, ainsi que le souhaite le ministre de la Santé, Philippe Douste-Blazy, qui a conditionné l'attribution d'une enveloppe de 300 millions d'euros pour combler les reports de charges au lancement par les établissements d'un plan de maîtrise budgétaire.
Le CHU d'Angers, qui accusait à la fin 2003 un report de charges de 4 millions d'euros (pour un budget annuel de 300 millions d'euros), a été prié par l'ARH des Pays de la Loire de suivre ce scénario. L'ARH apporte 2 millions d'euros au CHU. A charge pour l'établissement de faire des économies afin de combler le reste. « Nous avions 2 millions d'euros à trouver pour respecter notre part du contrat », résume le directeur général adjoint du CHU d'Angers, Jean-François Caillat.
Suppression de quatre ou cinq postes.
La direction a donc établi un ensemble de mesures qui tiennent compte du passage à la tarification à l'activité, et qui fixent des objectifs de réduction des dépenses. La transformation d'activités complètes en hospitalisation de semaine ou de jour devrait rapporter 200 000 euros, ce qui équivaut à la suppression de 4 ou 5 postes (sur un total de 4 000 salariés), indique le DGA.
Les économies attendues sur les dépenses médicales se montent également à 200 000 euros. Cela passera notamment par l'encadrement des prescriptions médicales des internes par les seniors. Certaines activités seront développées, la chirurgie cardiaque notamment. La direction table sur une hausse de l'activité globale de 1 à 1,5 % en 2005.
Le plan s'étalera sur deux ans. « Les objectifs ne sont pas hors d'atteinte, les mesures sont raisonnables », commente Jean-François Caillat.
Le CTE a été d'un autre avis, puisqu'il s'est prononcé contre, à la majorité. Le syndicat FO dénonce ce qu'il nomme « un plan de rationnement, qui aura des conséquences sur la qualité des soins, sur les personnels et sur toutes les dépenses de fonctionnement ». « On craint une baisse des effectifs et l'obligation de mobilité pour les personnels non médicaux au sein des pôles », explique Marie-Annick Noguera, secrétaire FO.
La CME se prononcera cette semaine. Mais la seule instance dont l'avis est décisif est le conseil d'administration : il a approuvé le plan fin novembre. L'ARH et le CHU d'Angers devrait signer le contrat en toute logique ces jours-ci, de manière que la dotation de 2 millions d'euros soit débloquée avant la fin de l'année.
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