• Fruits et légumes préviennent les lymphomes non hodgkiniens.
Depuis quelques années tout est fait pour inciter les habitants des Etats-Unis à consommer plus de fruits et de légumes. Jusqu'à présent le résultat de ce travail de longue haleine reste encore difficile à quantifier. Parmi les bénéfices mis en avant par les médecins, l'effet préventif sur certains cancers pourrait se révéler décisif. Un nouveau travail pourrait encore apporter un argument de poids : une équipe de chercheurs de l'Institut national de la lutte contre le cancer (NCI) a en effet prouvé que la consommation de fruits, de légumes et d'antioxydants pourrait réduire le risque de lymphomes non hodgkiniens. Cette étude qui a été mise en place dans quatre grands centre médicaux (Iowa, Seattle, Los Angeles et Detroit) a été menée de façon rétrospective chez 450 hommes et femmes atteints de lymphome non hodgkiniens, âgés de 20 à 74 ans. Un questionnaire leur a été adressé ainsi qu'à 400 témoins appariés, afin de préciser leur consommation de fruits, légumes et antioxydants au cours des douze mois précédant l'enquête. Une analyse comparative des réponses a été entreprise après avoir pris en compte les facteurs connus de risque (tabagisme). Elle a permis de conclure que, par rapport à une prise unique quotidienne, la consommation d'au moins trois fruits et légumes par jour (à l'exception des pommes de terre) permet de réduire de 40 % le risque de développement de lymphome non hodgkinien. Cette association s'est révélée encore plus significative pour les légumes verts - une seule ration par jour diminue le risque de 50 % - et les légumes de la famille des choux, puisqu'un demi-ration quotidienne suffit à réduire significativement le risque. La consommation de fruits entiers (jus de fruits exclus) semble, elle aussi, protectrice vis-à-vis de ce type de cancer mais le degré de protection obtenu est moins significatif. L'analyse a aussi porté sur les suppléments alimentaires à propriétés antioxydantes. Seuls le sélénium et le zinc semblent dotés d'une effet préventif alors que les vitamines A et E n'influent pas sur le risque cancéreux.
• Pommes et cancers du côlon
Des chercheurs de l'Inserm (Francis Raul et coll., Strasbourg) se sont attachés à vérifier si le vieil adage « Une pomme par jour, la santé pour toujours » reposait sur des réelles preuves scientifiques. Des expériences menées au cours des récentes années ont concentré leur attention sur la peau des pommes dont la richesse en polyphénols a été prouvée. Ces substances qui agissent comme antioxydants pourraient prévenir les modifications génomiques au sein des cellules digestives en particulier coliques. L'équipe française a analysé la consommation précise des polyphénols de peau de pomme. Ces substances peuvent être divisées en deux catégories générales : les polyphénols monomériques incluant les flavonoïdes (catéchines et épicatéchines) et les polyphénols oligomériques ou polymériques tels que les procyanidines (polymères de catéchines et d'épicatéchines que l'on retrouve aussi dans le cacao et le vin rouge). Si les produits de la première de ces catégories ne sont pas dotés d'effets préventifs sur le développement d'anomalies des lignées cellulaires in vitro, ceux de la seconde ont permis d'éviter des phénomènes d'apoptose cellulaire en culture.Pour voir si les procyanidines ont une activité chimiopréventive in vitro , on a injecté à des rats un carcinogène colique : les rats ont ensuite été nourris avec une mixture d'eau et de procyanidines de pomme.Six mois plus tard, par rapport à des rats contrôles, ils avaient seulement la moitié du nombre de lésions précancéreuses coliques.Les auteurs précisent que l'adage « Une pomme... » ne se révèle exact que si la pomme est consommée intégralement avec sa peau.
• Allopurinol et cancer colo-rectal
Les sujets qui ont été traités pendant au moins cinq ans par allopurinol présentent un risque abaissé de 60 % de cancer colo-rectal. C'est le résultat d'une étude menée en Israël sur 1 781 patients traités par cette molécule en raison d'une hyperuricémie. Les malades ont été suivis entre 1998 et 2004 ; au cours de cette période des questionnaires leur ont été adressés régulièrement afin de préciser les autres facteurs de risque ou de prévention (antécédents personnels et familiaux, ethnie, activité physique, consommation de fruits et légumes, prise d'aspirine ou d'anti-inflammatoires non stéroïdiens). L'allopurinol pourrait agir par le biais d'un blocage de la xanthine oxydase, l'enzyme responsable de l'excès d'acide urique et de la production d'une superoxyde qui induit un stress oxydatif aboutissant à des mutations sur l'ADN des cellules coliques.
• Lymphomes non hodgkiniens et hépatite C
Le risque de développer un lymphome non hodgkinien serait multiplié par six chez les patients infectés par le virus de l'hépatite C par rapport aux sujets indemnes. Parmi les différents lymphomes non hodgkiniens, c'est le risque de lymphome à grandes cellules B (30 % de cette catégorie de pathologies) qui est le plus nettement majoré (augmenté d'un facteur 17). C'est le résultat d'une étude menée en Colombie britannique (Canada), analysant le statut VHC de 550 cas de lymphomes et d'une population de 205 sujets contrôles appariés. C'est la première fois qu'une étude menée en dehors d'Asie et d'Europe conclut à cette association qui jusqu'à présent semblait être liée à des particularités virales locales.
(1) American Association for Cancer Research : Third Annual Conference on Frontiers in Cancer Prevention.
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