C'EST LE DERNIER ACTE d'une pièce qui aura tenu en haleine les 4 000 candidats des épreuves classantes nationales (ECN), qui vient de s'achever après de longs mois d'incertitudes. L'amphithéâtre dit « de garnison », le rassemblement sur un site unique des futurs internes, aura finalement bien lieu. Du 14 au 30 septembre, les étudiants ayant validé le second cycle des études médicales choisiront leur spécialité d'internat et leur ville d'affectation à la faculté de médecine de Bichat (Paris). Ce choix sera « éclairé », effectué en parfaite connaissance des postes restant à pourvoir, grâce à un tableau informatique. L'Association nationale des étudiants en médecine de France (Anemf) s'inquiétait d'une éventuelle remise en cause de « l'amphi de garnison » (« le Quotidien » du 29 juillet). Elle tenait pour acquise cette procédure de choix depuis la signature d'un protocole d'accord avec le ministère de la Santé en novembre 2002. Un courrier envoyé avec les résultats à tous les candidats des ECN par le Centre national du concours de l'internat (Cnci) avait semé le doute en spécifiant que le choix en amphithéâtre serait organisé uniquement « si la procédure informatisée ne [pouvait] aboutir ». Lors d'une réunion au ministère de la Santé le 12 août, l'Anemf était conviée avec l'Intersyndicale nationale autonome représentative des internes en médecine générale (Isnar-Img) et l'Intersyndicat national des internes des hôpitaux (Isnih). Les étudiants ont obtenu l'assurance que leurs revendications seraient « satisfaites au mieux ». Des représentants des ministères de la Santé et de l'Éducation nationale, de la Direction de l'hospitalisation et de l'organisation des soins (Dhos), du Cnci et de la Direction générale de la Santé (DGS) se sont engagés à faire en sorte que le choix en amphithéâtre de la spécialité d'Internat pour les candidats des ECN se déroule dans des conditions optimales.
Un nouveau calendrier a donc été mis en place pour permettre aux étudiants d'être opérationnels dès le 1er novembre, date du début des stages de 3e cycle. Du 1er au 8 septembre, les étudiants devront remplir la procédure informatisée de préchoix baptisée Céline. Ils pourront effectuer des simulations d'affectation à partir du 4 septembre. La procédure de validation du deuxième cycle des études médicales devrait se tenir du 7 au 10 septembre. Les étudiants ayant validé leur cursus seront ensuite convoqués à Bichat du 14 au 30 septembre, selon leur rang de classement pour procéder au choix définitif de leur spécialité. « Les directions régionales des affaires sanitaires et sociales (Drass) pourront organiser la répartition des terrains de stage dans chaque subdivision géographique à partir de début octobre », se réjouit Guillaume Muller, président de l'Anemf. Les futurs internes amenés à déménager disposeront d'une quinzaine de jours pour s'installer. « C'est peu mais nous ne pouvions pas faire mieux dans la situation actuelle », précise Pierre Loulergue, président de l'Isnih, qui se dit « sidéré que rien n'ait été prévu plus tôt, alors que le feuilleton ECN dure depuis plusieurs mois. » Satisfait de cet heureux dénouement, Pierre Loulergue reste néanmoins dans l'attente du relevé de conclusions qui doit fixer les modalités d'organisation de la rentrée. Elles devraient être officialisées dans un arrêté à paraître dans les prochains jours.
Opérationnels le 1er novembre.
L'organisation et la réalisation des choix de stage étaient également des motifs d'inquiétude pour les associations d'étudiants. Un consensus a été trouvé pour que le choix des futurs internes issus des ECN et ceux du dernier concours de l'internat soit le plus juste possible. Un interclassement des deux concours étant impossible, le choix alterné des terrains de stage a été décidé. Concrètement, les candidats regroupés sur une seule liste choisiront successivement leurs stages, au prorata du nombre d'étudiants dans chaque concours. Un étudiant ayant passé le concours de l'internat pourra choisir son poste avant six candidats des ECN. Chaque semestre, l'ordre sera inversé pour respecter l'équité du système. « Le choix alterné n'est pas la solution idéale mais a le mérite d'être simple et le plus égalitaire possible », commente Pascale Marco. La présidente de l'Isnar-Img regrette cependant que certaines disparités locales de choix des stages pour les internes de médecine générale n'aient pas été préservées. « Une dizaine de villes ont déjà testé avec succès un système d'interclassement des résidents selon des algorithmes parfois assistés par des ordinateurs mais la nouvelle loi piétine ce principe pédagogique », explique Pascale Marco. Le décret du 16 janvier 2004 stipule que seul « le rang de classement obtenu par le candidat à l'issue des épreuves est pris en compte lors de la procédure de choix des stages ». Afin d'offrir la même formation et le même niveau de compétence à tous les futurs médecins généralistes, l'Isnar-Img demande que ce texte soit modifié au plus vite.
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