ANTIQUITES
Sous les lumières du Carrousel
La première s'ouvre cette année dans un climat de polémique à la suite de l'exclusion, sur des critères mystérieux, d'une vingtaine d'habitués. Afin de donner de l'air aux autres et d'augmenter le quota de participants étrangers, qui permet de conforter le label « international » de la manifestation.
Le public, lui n'a que faire de ces bisbilles, ce qu'il juge en premier, c'est le décor. Eh bien, cette année, il n'y a pas de décor, rien que des jeux de lumière qui créent une ambiance mouvante, font passer le visiteur du jour à la nuit et rythment sa promenade de halos lumineux.
Le décor, c'est à chacun de le créer sur son stand. Le problème ne se pose pas aux spécialistes de la tapisserie, surtout quand ils ont la chance, comme Blondeel et Deroyan, de pouvoir accrocher sept panneaux (sur douze) d'une même tenture bruxelloise du XVIe siècle, inspirée des célèbres « Chasses de Maximilien », conservées au Louvre.
Chez Chevalier, la place d'honneur revient à ces Musiciens, tissée à Beauvais vers 1690, de la série des « Grotesques à fond jaune », de Jean Bérain, dont on connaît plusieurs variantes.
Yves Mikaeloff a lui aussi commencé sa carrière d'antiquaire comme spécialiste des tapis et tapisseries. Gageons que son « Serpent d'Airain » fin XVIIe, tissé aux Gobelins sur un carton de Lebrun, sera intégré à un de ces décors décoiffants auxquels il a habitué les organisateurs.
Mais l'insolite, ce peut être aussi la salle de bain de M. Dubonnet sur le stand de Jean-Jacques Dutko, un petit bijou sanitaire inventé par Armand Rateau dans les années 1920, avec son plan octogonal, sa baignoire en alcôve, ses colonnes et son dôme doré. Chez Ariane Dandois, c'est le Tsar qui vous accueille, ou plutôt la Tsarine, dans les huit fauteuils blancs et or de son salon Empire, miraculeusement retrouvés avec les deux tables rondes qui les accompagnent. Un des ensembles les plus spectaculaires de la Biennale.
Provenance tout aussi impériale sur le stand Perrin et Fils où trône carrément le bureau de Napoléon, en acajou, attribué à Riesener, que l'empereur utilisait lors de ses séjours à la Malmaison, où nous aimerions évidemment le voir revenir.
Et parmi les autres merveilles, signalons « L'homme à la cape rouge », peint par Rembrandt en 1633, qui trône sur le stand de Noortman de Maastricht en phare incontesté de cette XXIe Biennale des Antiquaires.
« XXIe Biennale des Antiquaires », du vendredi 20 au dimanche 29 septembre, de 11 h à 23 h (11 h-20 h le dimanche), Carrousel du Louvre, 99, rue de Rivoli, 75001 Paris, entrée : 12,50 euros.
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